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16 mai 2011

You’ll be a Mad Man, my Mad Son (Chapitre I)

COMMIS PAR Maax






You’ll be a Mad Man, my Mad Son sera divisé en 4 chapitre et portera sur l’avenir de la série américaine : The Wire, Mad Men, Curb Your Enthusiasm et la Web Série/Youtube.


Aujourd’hui, les grands personnages de l’Amérique se retrouvent dans les séries télévisées. Je crois encore que le cinéma américain est d’une qualité phénoménale, que la scène indépendante est d’une vitalité impressionnante et que le cinéma de haut divertissement continue à nous sortir les 4 ou 5 films-spectacles de l’année. Mais la série américaine, qu’elle s’appelle Curb Your Enthusiasm, Weeds, Six Feet Under, The Wire ou Mad Men, représente un juste milieu entre le glamour et l’intelligence, entre le spectacle et l’humilité. Au Canada, pays aux moyens de distribution limités, rien de cela n’est surprenant, ce qu’on a pu faire en film à été réalisé par la CBC et SRC, aux États-Unis, c’est un vent de fraîcheur. Non parce qu’après M.A.S.H, qu’est ce qu’il y a ? Dallas ? Trop feu de l’amour. Friends et Seinfeld ? Trop sitcom (et nul, dans le cas de Friends, revenez-en). C’est bien le DVD et les chaines de Cable qui ont renouvelé un tel medium et qui aujourd’hui, écrit l’Amérique.




Parce que l’Amérique s’écrit quand on regarde The Wire. S’il y a une description exacte des années Bush, c’est bien celle-ci. Entre la violence des drogues, le combat difficile des policiers, la mort du travailleur et de l’école, on en vient à croire que le grand corps américain commence un cancer de la peau. Un film n’aurait jamais eu le temps de développer un tel corpus, Ken Loach et ses 264 films (pour être exact) vous en dira tant. Malgré la déprime que peut provoquer The Wire, on y revient de manière constante, on cherche des solutions, on réfléchit et l’horreur reste, comme chez ceux qui s’amusent à élucider les crimes répertoriés dans le journal. The Wire est l'autopsie d’une société dont les libertés sont aussi un énorme problème. Le libéralisme à outrance aura assassiné Baltimore, lentement et sûrement. Si on sait aujourd’hui que Pittsburgh à été sauvée des eaux, on ne peut en dire autant de Détroit, de la Louisiane.




J’ai souvent regretté la mort du film choral. Les deux Anderson (Wes et P.T) sont les seuls véritables réalisateurs qui œuvrent (parfois) dans ce registre. David Simon, le cerveau derrière The Wire, ne s’occupe rarement que d’un seul personnage, même si certains sont plus populaires que d’autres (McNulty, Omar Little par exemple). Véritable fresque, The Wire à été transformée en culte massif qui s’étend bien au delà des classes sociales et des races. L’humour de The Wire, grande oubliée derrière les fusils et la drogue, est l’arme secrète de David Simon, qui lui permet de lier les différents milieux au delà des intrigues. Quelques années après la fin de la série, Lehman Brothers fait faillite, et vous connaissez la suite... comme si The Wire, malgré toute ses qualités, n’a pas encore été compris.

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