Finesse d'exposition#1:  Sohei Nishino
Sohei   Nishino is born  in Hyogo in 1982. He started his Diorama Map series  while studying at  the Osaka University of Arts, using the following  method: he would walk  around the chosen city on foot, shooting from  various locations with  film. Then, he'd cut, paste and arrange the  pieces together. Consisting  of eight cities, the Diamora maps are still  ongoing and will be  developed in cities all over the world.

(Tokyo)
  Du  haut du Centre George Pompidou s'étale Paris comme une mer de  pierre,  béton, acier, fenêtres. Les toits constituent l'écaille de  cette mer  qui, visiblement, n'en finit plus de s'étendre. C'est  impressionnant, tu  te dis qu'à pied tu  ne pourrais jamais en sortir.  On ne  sort jamais d'une ville à pied. Rentré à la maison, tu lis dans  les  journaux que le grand Shangaï vient d'attendre le double de Paris  en  population, et que c'est cinq fois plus grand.

(Paris)
  Tu  lis aussi les statisticiens américains et européens qui s'excitent  sur  le phénomène le plus important des 20 dernières années: il y a   aujourd'hui plus d'humains en ville qu'en campagne, et ce, pour la   première fois de tous les temps. Merde. Pourquoi on fête plus les gros   évènements de ce style ? C'est important, non ? Un peu déprimant, mais   pourquoi pas ?
  C'est  qui ce Nishino ? Pourquoi il t'énerve tant avec ses Dioramas ?   Pourquoi, quand tu vois ces photos, tu as l'impression d'être une souris   prise dans un labyrinthe ? C'est énorme. C'est froid. Merde, ils ont   refait la Défense à Istanbul ? C'est comme ça qu'ils ont reconstruit   Hiroshima ? Comme n'importe qu'elle autre ville ? Tous ces petits   carrés, tu en as  marre. Tu les vois dans les fenêtres,  dans les rues,  sur internet. Tout est carré, rectangulaire, droit. Ca y  est c'est  fini, tu pars à la campagne. T'en a marre.

(I-Land)
  Ca  fait depuis un mois que tu vis dans le Périgord, dans les  Cornouailles,  en Gaspésie, tu revois les photos de Nishino. Tu te  souviens de ce  quartier, tu regardes en détails, ouais il a pris la  même photo a  quelques détails près, c'est vrai que c'était sympa, ce  quartier. Toutes  ces lignes de routes, toute ces voitures avec des  histoires, des  histoires dans chacunes d'elles,  et il y a tous ces   appartes et tous ces restos, ces façons de parler, ces territoires, ces   gens, ces histoires, ces nouvelles photos que tu veux prendre, ces   nouveaux regards, tu veux en écrire l'essence. Tu repars en ville,   tu te reposeras plus tard à la campagne:  le labyrinthe t'attend. 
(Night)
PS:   Cet article à été écrit bien avant l'horreur indescriptible du   tremblement de terre nippon. Aujourd'hui, c'est difficile de ne pas   vouloir lui donner une nouvelle signification. Puisse l'art nippon   donner paix et joie aux vies des victimes.

 
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