La Diagonale a déménagé ! Trouvez-nous sur

14 mars 2011

Finesses d'exposition #1



Finesse d'exposition#1: Sohei Nishino

Sohei Nishino is born in Hyogo in 1982. He started his Diorama Map series while studying at the Osaka University of Arts, using the following method: he would walk around the chosen city on foot, shooting from various locations with film. Then, he'd cut, paste and arrange the pieces together. Consisting of eight cities, the Diamora maps are still ongoing and will be developed in cities all over the world.



(Tokyo)
Du haut du Centre George Pompidou s'étale Paris comme une mer de pierre, béton, acier, fenêtres. Les toits constituent l'écaille de cette mer qui, visiblement, n'en finit plus de s'étendre. C'est impressionnant, tu te dis qu'à pied tu ne pourrais jamais en sortir. On ne sort jamais d'une ville à pied. Rentré à la maison, tu lis dans les journaux que le grand Shangaï vient d'attendre le double de Paris en population, et que c'est cinq fois plus grand.

(Paris)


Tu lis aussi les statisticiens américains et européens qui s'excitent sur le phénomène le plus important des 20 dernières années: il y a aujourd'hui plus d'humains en ville qu'en campagne, et ce, pour la première fois de tous les temps. Merde. Pourquoi on fête plus les gros évènements de ce style ? C'est important, non ? Un peu déprimant, mais pourquoi pas ?
C'est qui ce Nishino ? Pourquoi il t'énerve tant avec ses Dioramas ? Pourquoi, quand tu vois ces photos, tu as l'impression d'être une souris prise dans un labyrinthe ? C'est énorme. C'est froid. Merde, ils ont refait la Défense à Istanbul ? C'est comme ça qu'ils ont reconstruit Hiroshima ? Comme n'importe qu'elle autre ville ? Tous ces petits carrés, tu en as marre. Tu les vois dans les fenêtres, dans les rues, sur internet. Tout est carré, rectangulaire, droit. Ca y est c'est fini, tu pars à la campagne. T'en a marre.


(I-Land)

Ca fait depuis un mois que tu vis dans le Périgord, dans les Cornouailles, en Gaspésie, tu revois les photos de Nishino. Tu te souviens de ce quartier, tu regardes en détails, ouais il a pris la même photo a quelques détails près, c'est vrai que c'était sympa, ce quartier. Toutes ces lignes de routes, toute ces voitures avec des histoires, des histoires dans chacunes d'elles, et il y a tous ces appartes et tous ces restos, ces façons de parler, ces territoires, ces gens, ces histoires, ces nouvelles photos que tu veux prendre, ces nouveaux regards, tu veux en écrire l'essence. Tu repars en ville, tu te reposeras plus tard à la campagne:  le labyrinthe t'attend.

(Night)


PS: Cet article à été écrit bien avant l'horreur indescriptible du tremblement de terre nippon. Aujourd'hui, c'est difficile de ne pas vouloir lui donner une nouvelle signification. Puisse l'art nippon donner paix et joie aux vies des victimes.

Aucun commentaire: