Eh ben.... Grosse semaine sur la Diago! Mamadou n'arrête plus de nous envoyer des courriels d'amour bien dégoulinants, Duceppe nous a écrit personnellement afin de nous remercier d'avoir décréter sa cravate comme la plus belle du débat et une foule de cégépiens en délire harcèlent Maxouel pour qu'il leur explique comment faire une conclusion, et tiens, pendant qu'on y est, ce que c'est, un oxymore.
Ouf.
Et moi, dans tout ça, je me dis: Vous savez ce qu'on ne fait pas assez, dans la vie? Réactualiser des écrits poussiéreux à l'aide de vidéoclips pop! Imaginez... L'allégorie de la caverne revue par Ke$ha et Depeche Mode. Pertinence, ludisme, homosexualité, Grec barbu et rythmes endiablés enfin réunis.
Peut-être, Fille, me direz-vous, mais nous ne le faisons pas parce que ÇA NE SERT À RIEN. Eh bien, je vous répondrai: Sans doute. Mais moi, ça m'amuse.
Alors, sans plus de roulements de tambour et trompettes, cette semaine, nous reverrons ensemble les grandes lignes de L'existentialisme est un humanisme* de Sartre-le-bigleux à l'aide de la chanson pop tout azimut.
Sartre explique: "L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par un concept et que cet être c'est l'homme. " (29)
Moi, je dis: C'est exactement ce que Lady Gaga a voulu exprimer dans l'incipit de son nouveau (mauvais) clip. Voyez par vous-mêmes.
Ne cite-t-elle pas les principes mêmes de l'existentialisme? Mother Monster ne donne-t-elle pas naissance à la race humaine: "A race which bares no prejudice, no judgment, but boundless freedom"? Une race qui se retrouvera dans une infinité de choix: "The pendulum of choice began it's dance"? Bon, après, elle fout un peu le bordel en parlant de Dieu et autres foutaises que l'existentialisme récuse. Mais chut. Ma démonstration EST PARFAITE.
Ahem.
Continuons.
"Si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est. Ainsi, la première démarche de l'existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence." (31)
Lui, il a compris:
(Je vous aurais mis le vidéo original, qui groove beaucoup plus, mais impossible de l'intégrer. Pfff)
Mais ce n'est pas facile d'être responsable. Ça angoisse, n'empêche, à la longue: "L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. [...] Chaque homme doit se dire: 'suis-je bien celui qui a le droit d'agir de telle sorte que l'humanité se règle sur mes actes?' " (33, 36)
(Non, mais, avez-vous vu ces cheveux? Ça ne se fait plus, une belle chevelure de même) Beau-gosse-Bruel, vous voyez, se demande "QUI A LE DROIT?" Ben, tout le monde, Patou, tout le monde. Il s'agit d'assumer la conséquence de ses actes, no matter what. Allez, n'angoisse pas, Patou, ça ira. Sois beau et tais-toi (...)
"L'existentialisme pense qu'il est très gênant que Dieu n'existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible [...]. Ainsi, nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine numineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses." (38-39).
The Wolfe, il a compris ça ben vite. Il nous a concocté une petite métaphore pour nous dire que Dieu (Dieux) est (sont) mort(s).
En gros, ce "que dit l'existentialisme, c'est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros". (55)
(Ok, je l'avoue, ça n'a qu'un mince rapport. Je voulais simplement vous remettre cette mauvaise chanson des années 90 en tête. COME ON.)
Vous voyez? Doutez-vous encore dans la pertinence de ma démarche? Je pourrais passer à travers tous les concepts de l'existentialisme ainsi, et vous auriez tellement plus de plaisir à lire / écouter Sartre-le-pas-beau.
Allez hop hop, un petit dernier. Pour la route. La dernière phrase du bouquin: "L'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action, et c'est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés."(78)
Katy Perry devait être existentialiste. Regardez comme est elle heureuse. Elle explose d'optimisme et d'actions. Elle chasse le désespoir à grand coup de feux d'artifice pectoraux.
*Toutes les citations seront tirées de l'édition de 1996, publiée chez Folio, collection "Essais". Les pages correspondantes sont notées entre parenthèses après lesdites citations.
4 commentaires:
MANNE ! Les feux d'artifice sortent de ses SEINS !
Elle est ben plus hot que Mother Monster.
Chose certaine, je crois que Sartre et De Beauvoir n'auraient pas dit non à une petite liaison dangereuse (m'emmêlerais-je les pinceaux?) avec ces jolies nymphettes de la pop!
C'tun peu poche de te citer à propos de ton propre article, mais ta démonstration EST PARFAITE. J'suis certain que Sartre a un petit regain de strabisme de gratitude.
Merci. Il est doux de voir que d'autres partagent ma sensibilité musicale à l'égard de l'existentialisme. Le concept reviendra. Imaginez... Judith Butler revue par la pop... ça ne peut qu'être juste et bon.
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