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12 juillet 2011

Google contre-attaque

Commis par La Fille



Dans la sphère bourdonnante des réseaux sociaux, le géant Google a toujours trainé de la patte. En 2009, Google lance Google Wave. La plateforme passe presque inaperçue. Environ un an plus tard, en février 2010, Google retente sa chance avec Google Buzz, un réseau social conçu pour s'intégrer à Gmail. La journée du lancement, la plateforme génère un véritable buzz : plus de 9 millions de commentaires sont publiés, la blogosphère s'émoustille. Pourtant, Google Buzz s'avère plutôt un véritable flop. Et tandis que Google s'acharne à revenir constamment à la charge avec de nouvelles versions de réseaux sociaux, les redoutables Twitter et Facebook continuent de monopoliser le marché - sans parler de Linkedin, Flickr, Ping, Foursquare, Reddit et les autres.

Durant ce temps, Google rêve du jour où il tiendra, lui aussi, un champion du monde.

Or, ce jour serait-il finalement arrivé? 28 juin 2011, l'empire Google contre-attaque avec Google+, un réseau social mariant à la fois les particularités de Facebook et celles de Twitter. En date d'aujourd'hui, le site en est toujours à une version beta. Fait cocasse : le jour du lancement, il fallait absolument obtenir une invitation d'un membre déjà actif afin d'accéder à cette nouvelle manne virtuelle. Ces invitations étaient si convoitées (les premiers utilisateurs avaient bien sûr été triés sur le volet!) que certaines s'étaient retrouvées mises en enchères sur eBay. C'est à se demander si le premier engouement pour Google+ n'a pas davantage été causé par sa rareté que par le produit lui-même. Enfin. Google, constatant la démesure du phénomène, a désactivé les invitations privées afin de mettre le système public présentement en place.

Google+ fonctionne selon un système de cercles. Chaque utilisateur peut disposer ses contacts dans un ou plusieurs cercles (qu'il peut nommer et diviser comme il le souhaite - les cercles par défaut étant "amis", "famille", connaissances" et "suivi"). Ensuite, toutes les publications photo, video ou texte qu'il publiera ne seront visibles qu'aux cercles sélectionnés. Rendons à César ce qui appartient à César: c'est en matière de gestion vie privée que Google+ se démarquera puisque le système de cercles permet définitivement de mieux gérer l'accès à l'information que sur d'autres réseaux. Google+ propose également des "vidéos-bulles", une forme hybride de Skype et du chat de Facebook. Il faut dire que ce vidéo-chat, permettant de faire des rencontres de groupe, parait plus naturel que toute autre forme déjà existante.

Outre cela, la plateforme fonctionne relativement comme Facebook, avec son fil d'informations et ses options classiques telles que la publication de vidéo, de photo et même une version Google du fameux "Like", le "+1". Même l'interface de visionnement d'image reproduit fidèlement la version "theater" lancée par Facebook il y a quelques temps. Toutefois, le pari que fait Google, c'est d'offir aux internautes «un ensemble de commandes simples et intuitives» [1] recréant plus fidèlement dans le cyberespace des interactions existant dans le monde réel. En insistant - beaucoup - sur cette philosophie des réseaux sociaux, Google sous-entend bien évidemment que de telles commandes n'existent pas sur Facebook.

Petit contrepoids, Google+ n'offre pas de consolider l'information publiée sur d'autres réseaux sociaux. Pour avertir nos contacts que nous venons d'apercevoir Bono au café du coin, il faut multiplier les publications. Ce qui est un peu embêtant, dans un espace où nous sommes habitués à la rapidité, la facilité et la simultanéité. De plus, une fois une publication postée, impossible d'y rajouter des cercles. Il est seulement possible de republier avec de nouveaux cercles, ce qui dédouble l'information. Et côté esthétique, même si l'interface se veut épurée et simple, pour le moment, elle est carrément rudimentaire.

Néanmoins, il demeure difficile de critiquer le nouveau venu puisque, tel que mentionné précédemment, l'ensemble est encore au stade d'essai. Comment savoir si des jeux de type Farmville n'envahiront pas, eux-aussi, avec le temps, notre page d'accueil?

Au final, le succès de Google+ dépendra surtout des internautes. Accepteront-il de quitter Facebook, une plateforme plus que jamais intégrée dans leur quotidien (les néologismes "facebooker" ou "liker" sont profondément ancrés dans la culture), pour repartir à neuf du côté de Google?

Le plus drôle dans cette histoire? Quel est le profil le plus populaire sur la nouvelle plateforme? Celui de Mark Zuckerberg, le très célèbre PDG de Facebook.

Comme le note justement le blogueur américain XKCD, Google+ est un service qui «ressemble à Facebook mais qui n'est pas Facebook [et qui] pourrait trouver son public auprès des déçus du plus grand réseau social au monde».



Article également disponible sur le site du NT2, le laboratoire de recherche sur les arts hypermédiatiques.

1 commentaire:

code d'einstein a dit…

Blog(fermaton.over-blog.com)Mathématiques de la conscience humaine.No-29,FINITUDE-(TEMPS=DIAGONALE).