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21 septembre 2011

Ashes of American Flags.


Quand viens le temps de parler de Wilco, je suis un peu en retard. Je ne les ai découverts que récemment, en 2009, en écoutant Yankee Hotel Foxtrot. J’ai d’abord été amoureux de l’album, et puis, petit à petit, fan du groupe. Quand j'ai appris qu'ils passaient au Métropolis, dans cet automne musical de folie, j'ai compris que je m'apprêtais à découvrir un nouveau visage du groupe.



Le concert fut superbe. Je vais avoir du mal à expliquer pourquoi. C’est peut-être toute la récente réflexion autour 11 septembre, événement que le hasard aura attaché à Yankee Hotel Foxtrot. Jeff Tweedy n'y pouvait rien, l’album est sorti quelque mois après les événements, bien qu'enregistré avant. Tall buildings shake, Voices escapes singing sad sad songs chanté à l’unisson par l'Amérique tout entière, tout émotionnelle, des bois du Washington aux lumières de Chicago, en passant par la Bible Belt. C’était peut-être trop, pour le gamin de 16 ans que j'étais, de réellement comprendre ce que les adultes vivaient au début de la décennie. De toute manière, Yankee Hotel Foxtrot était destiné à exprimer autre chose pour un adolescent : le malaise de la communication. Quand Jeff Tweedy chante, sous les généreuses clameurs, Take off your band-aid 'cause I don't believe in touchdowns, on est renvoyé à notre propre incapacité de dire ce qu’on veut, de la manière qu’on veut. Je sais pas si les gens à coté de moi l’on vécu comme moi, les concerts de musique sont ce qu’ils sont : quelque chose de glamour et d’agréable avant d’être une véritable expérience émotionnelle. Cependant, vu la disparité des groupes de gens au concert (toujours une marque de commerce pour Wilco : le vieux cowboy, le jeune hipster, le couple dans la quarantaine, la famille, le grand noir en vêtement hip-hop, les fans de Nels Cline) je pense qu’on est tous allés piocher quelque chose de personnel dans le concert.

Quand Jeff Tweedy a commencé à chanter Ashes of American Flags, il m’a été difficile de ne pas penser à Troy Davis, le deuxième sujet de l’heure. Je ne voulais pas vraiment associer l’injustice profonde qui fait rage dans les sud des États-Unis aux lignes comme I know I would die if I could come back new. Quand Tweedy joue War on War, avec les percussions géantes, c’est à Obama que je pense, ce symbole qui meurt tout les jours face à la haine et des médias incompréhensibles, et c’est ce qui me fait dire qu’on est si proche d’une catastrophe. Cela s’étend encore plus loin que l’Amérique. Yankee Hotel Foxtrot: One Wing, Impossible Germany m’emmène ailleurs, tout comme les longs solos de guitare exprimant ce dont la poésie de Tweedy est incapable.



Je pourrais vous dire que les lumières étaient géniales et que jamais le son n’a été aussi bon au Métropolis, que les nouvelles chansons du groupe sont géniales (je le pense vraiment). Je ne pense pas que ça servirait à grand chose. Chaque automne je ressort mes albums de Wilco et je ressens juste cet énorme vide sous les pieds, d’être un jeune adulte de la génération Y en Amérique du Nord. Le concert m’aura appris que je n'étais pas le seul.

En attendant, leur nouvel album sort bientôt, le 27 septembre.

Voici deux autres critique du concert.
The Gazette
La Praisse

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