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22 janvier 2011



Si vous me connaissez personnellement, vous savez que je vis une histoire d’amour avec les juifs hassidiques d’Outremont et du Mile-End. Ces familles qui mélangent les années cinquante et l’Ukraine, qui ont neufs enfants et chantent trois prières par jour. Ces hommes qui vouent leur existence à quelque chose de beau et précis, et ces femmes qui sont attachées à la dure réalité de par leur millier d’enfants. Ah, ces enfants ont l’air si heureux, ils sont encore dehors à jouer en groupes et ne connaissent rien de Mario, Sonic et Facebook! Je les aimes, ces juifs hassidiques, et j’aime beaucoup leurs ruelles.

Difficile de vérifier si les juifs hassiques ont véritablement changé leur milieu urbain; parlons peut-être plus d’une adaptation : transformer des appartements en synagogues et caser des cabanes de souccot dans un minimum d’espace, afficher d’énormes mezzouzah et de si petites lettres yiddish. Cependant, c’est surtout par leur présence que les juifs hassidiques recompose la ruelle. Mon premier article traitait d’une ruelle-communauté et, dans cette veine, il me semble que les juifs hassidiques y arrivent bien mieux que quiconque, pour l’instant. Xénophobes s'abstenir, mais se promener dans ces ruelles est un retour dans le passé. Elles obligent une nostalgie. Les gens s'y baladent en groupe, d’une chaise les mères surveillent les enfants et on passe d’une maison à l’autre en étant toujours bien reçu.

Je conseille particulièrement les soirs de chabbat, qui couvrent certaines ruelles de chants cérémonieux et de lumières. Ou alors lors des fêtes telles que Souccot, Pessah et Purim. Les juifs hassidiques tiennent les rennes de traditions millénaires, et découvrir cette culture nous amène autant au Royame d’Israël, qu’en Ukraine du 19ième siècle, qu’à Crown Heights à Brooklyn. Le processus de rencontre n'est toutefois pas rapide, mais c'est ce qui fait tout son charme. Il faut prendre le temps de comprendre leur rythme, leurs habitudes, pour bien communiquer avec eux. Dans notre société qui demande des résultats ‘d’assimilation’ rapides, on gâche facilement le potentiel d’une véritable compréhension entre cultures. C'est absurde.

Les ruelles a découvrir : Hutchison/Durocher; Hutchison/Parc ; Jeanne-Meance/Esplanade ; Querbes/ de l’Épée. Pour une découverte similaire, le chemin Bedford plus au nord est parfois tres animé.


PS : Après avoir écrit ce texte, j’ai lu dans la Gazette que Lise Beaudoin considérait que le multiculturalisme n’avait pas de place au Québec. Qu’elle n’aille plus jamais au Schwartz et au St-Viateur Bagel, tiens.

Et pour finir, un documentaire que j'ai fait:

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