Dimanche dernier, les Golden Globes ont donné le coup d'envoi à la saison des récompenses à Hollywood, saison qui culminera le 27 février prochain lors de la cérémonie des Oscars. Cérémonie qui aura peut-être une saveur québécoise.
On a évidemment fait grand cas dans les médias de chez nous que le film québécois Incendies fasse partie des neuf demi-finalistes dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger, alors qu'on rage en France à propos de l'omission du très beau Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. S'il fait partie des cinq finalistes, Denis Villeneuve sera le deuxième réalisateur québécois à être nommé dans cette catégorie après Denys Arcand (sélectionné pour les films Le déclin de l'empire américain et Jésus de Montréal, il remporta finalement sa statuette en 2004 avec Les invasions barbares).
Mais si Incendies est sélectionné, et, encore mieux, s'il décroche la statuette dorée... et après?
Un Oscar est-il vraiment un gage de qualité? Même Denys Arcand n'y croit pas vraiment. C'est plutôt une belle tape dans le dos, une reconnaissance par ses pairs, que ce soit par une académie à Hollywood ou par un jury à Cannes. Les grands gagnants de ces soirées de remise de prix, ce sont les studios, car les recettes au box-office grimpent inévitablement après une telle consécration (quoique la performance d'Incendies au box-office québécois est déjà un success story en soi).
Car qui peut vraiment décider de la valeur d'une œuvre, de quel film est "le plus meilleur" de 2010? Le public? Un jury select? Ou bien la postérité? Des études scientifiques ont même démontré l'écart significatif entre les films qui décrochent de tels prix et ceux qui, des décennies plus tard, font encore parler d'eux.
En 2004, le jury du Festival de Cannes a décerné la Palme d'or à Fahrenheit 9/11. C'est Million Dollar Baby qui a remporté l'Oscar du meilleur film. Moins de dix ans plus tard, ces deux films ont déjà sombré dans un oubli relatif, tandis que des films tels qu'Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou Oldboy restent toujours frais dans nos mémoires.
Robert de Niro a très bien résumé la situation lors de son discours de remerciement de dimanche dernier. Après avoir reçu un prix honorant l'ensemble de sa carrière, il a dit: "It’s up to the audience to decide if it’s entertainment, the critics to decide if it’s good, and ultimately, posterity to decide if it’s art."
Si c'est Robert qui l'a dit...
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