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22 septembre 2011

Star Wars: La revanche du révisionnisme

Je suis un fan fini de Star Wars. J'ai grandi avec Luke Skywalker, Han Solo, Darth Vader et R2-D2. VHS, livres, figurines et jeux vidéos de Star Wars étaient de mon quotidien. Je me souviens très bien de mes sorties au cinéma lorsque, en 1997, les versions remastérisées des films originaux sont arrivées en salles. J'ai également fait la file pour les représentations de minuit des trois plus récents volets de la saga. Donc, selon la suite logique des choses, lorsque le coffret Blu-Ray regroupant les six films est arrivé en magasins il y a deux semaines, j'aurais dû me précipiter pour pouvoir posséder le Saint Graal des amateurs de Star Wars. Ce ne fut pas le cas. Je n'achèterai pas ce coffret pour une seule raison: Ce ne sont pas les films que j'ai regardés des dizaines de fois depuis mon plus jeune âge.

Mise en situation: Star Wars arrive en salles en 1977. Suivent ensuite The Empire Strikes Back (1980) et Return of the Jedi (1983). Inutile de vous décrire l'énorme succès que connaitra l'univers de George Lucas. Puis, 20 ans plus tard, celui-ci décide de retoucher les trois films pour les relancer en salles. Les versions remastérisées des films contiennent de nouvelles scènes et des effets spéciaux à la fine pointe de la technologie. George Lucas espère ainsi offrir aux cinéphiles la version définitive de sa saga, celle qu'il n'avait pas pu réaliser vingt ans plus tôt, à cause des restrictions budgétaires et technologiques de l'époque.

Toutefois, les changements apportés ne furent pas simplement esthétiques. Certaines scènes ont littéralement été modifiées, notamment celle-ci:



Dans l'extrait ci-dessus, tiré de la version originale du premier film, Han Solo est confronté par Greedo, un chasseur de primes. Plutôt que de se laisser tuer, Han abat rapidement son interlocuteur. Toutefois, depuis l'édition spéciale de 1997, Greedo décoche un tir qui manque miraculeusement Han Solo, avant que celui-ci ne décide de répliquer. En plus de rendre la scène bizarre, le changement modifie le personnage de Han Solo, qui passe d'un mercenaire sans merci à un homme qui ne fait que se défendre.

Autre changement, cette fois une nouveauté que l'on retrouve dans le coffret Blu-Ray. Dans une des dernières scènes de Return of the Jedi, Darth Vader s'empare de l'empereur Palpatine et le projette dans le vide pour sauver son fils. Mais dans la nouvelle version, Darth Vader en profite également pour crier "NOOOOOO!", faisant ainsi écho à l'une des scènes les plus ridicules de Revenge of the Sith.



Ces changements peuvent paraître mineurs, et pour la majorité des gens, ils sont probablement sans importance. Toutefois, ils dénotent une tendance qui semble de plus en plus à la mode ces jours-ci, soit le révisionnisme artistique. George Lucas a le droit de retoucher son œuvre autant qu'il le désire, et peu bien lancer mille et une éditions retouchées et modifiées si bon lui semble. Cependant, les versions originales des trois premiers films méritent d'être conservées et diffusées. Ils ont eu l'effet d'une bombe lorsqu'elles sont arrivées en salles, et font partie du patrimoine du cinéma. Un réalisateur américain de renom semble avoir la même opinion:

«Today, engineers with their computers can add color to black-and-white movies, change the soundtrack, speed up the pace, and add or subtract material to the philosophical tastes of the copyright holder. Tommorrow, more advanced technology will be able to replace actors with "fresher faces," or alter dialogue and change the movement of the actor's lips to match. [...] In the future it will become even easier for old negatives to become lost and be "replaced" by new altered negatives. This would be a great loss to our society. Our cultural history must not be allowed to be rewritten.»

Ces paroles ont été prononcées par nul autre que... George Lucas! En effet, il se portait à la défense du droit d'auteur et la propriété intellectuelle devant le Congrès américain en 1988.

Et le révisionnisme n'affecte pas seulement Star Wars! En début d'année, de nouvelles versions de The Adventures of Tom Sawyer et The Adventures of Huckleberry Finn ont vu le jour, deux classiques de l'auteur Mark Twain. Dans les nouvelles éditions, les mots "nigger" et "Indian" ont été remplacés par "slave" et "injun", des changements inacceptables, selon certains, puisque l'oeuvre de Mark Twain dénonçait justement le racisme. Dénaturer une œuvre de la sorte ne fait que l'appauvrir, peu importe la raison.

Seconde lecture: Le site DVDactive répertorie tous les changements apportés aux films de la saga Star Wars, de 1977 à aujourd'hui. Le blog Topless Robot répond également à toutes vos questions concernant le nouveau coffret Blu-Ray. Finalement, je vous laisse sur une note plus légère avec un vidéo qui intègre le fameux "NOOOO!" de Darth Vader dans d'autres classiques du cinéma. Que la Force soit avec vous.

13 septembre 2011

Le monde en quelques clichés

Commis par Guillaume

L’exposition World Press Photo 11 bat son plein à Montréal. Jusqu’au 2 octobre, les meilleures photographies journalistiques de 2010 sont exposées au Marché Bonsecours. La fondation du World Press Photo célèbre chaque année le meilleur du photojournalisme grâce à cette exposition itinérante qui s’arrête dans plus d'une centaine de villes à travers le monde. La mission de la fondation se résume en une phrase : « We exist to inspire understanding of the world through quality photojournalism. »

Le portrait d'une jeune femme afghane de 18 ans, Bibi Aisha, a été nommé photo de l'année 2010 par le World Press Photo. Photographie par Jodi Bieber

Ce sont donc plus d’une cinquantaine de photographes qui nous font voir le monde à travers l’œil de leur caméra, de Karachi à Rio de Janeiro, en passant par le Mexique et le Bangladesh. Voici quelques photos ou photoreportages qui ont particulièrement retenu mon attention :

  • Évidemment, on retrouve nombre de clichés sur le tremblement de terre du 12 janvier en Haïti, un des évènements les plus médiatisés de 2010. Plusieurs photos nous transportent à Port-au-Prince quelques instants après les premières secousses, alors que d’autres illustrent plutôt la destruction qui, des jours et des mois après le séisme, afflige toujours le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental.

  • Un photoreportage de Sarah Elliott nous emmène au Kenya, où plus de 2600 femmes meurent chaque année après avoir subi des avortements illégaux. La photographe réussit à démontrer, sans sensationnalisme, l’horreur vécue par des dizaines de milliers de femmes kenyanes.

  • Les désastres naturels font souvent des centaines de victimes qui sombrent dans l’oubli. Kemal Jufri s’est assuré de documenter l’éruption du volcan Merapi, en Indonésie, qui a transformé plusieurs villages en tombeaux recouverts de cendre.

  • Fernando Moleres a réussi à pénétrer dans une prison de Freetown, au Sierra Leone. Il montre la misère et les mauvais traitements vécus par les jeunes prisonniers, qui n’ont droit à aucune justice.

  • Au Mexique, les violences liées à la guerre que se livrent les cartels de la drogue ont fait plus de 15 000 morts l’an dernier, en particulier à Ciudad Juárez, au nord du pays. Heureusement, certains photojournalistes en ont profité pour nous montrer des aspects plus reluisants de la vie mexicaine. Notons les photoreportages sur les Flying Cholitas, un couple de femmes lutteuses, et sur les courses de voitures dans les villes et déserts du Mexique.

  • Le photojournalisme se penche souvent sur les côtés les plus sombres de l’humanité, mais nous fait également découvrir la beauté du monde naturel. C’est le cas du reportage de Stefano Unterthiner, qui documente le parcours migratoire des cygnes chanteurs.

Bref, l’exposition World Press Photo est l’occasion parfaite de découvrir des artistes au grand talent. Les photojournalistes ont la tache difficile de nous faire voir le monde, sans toutefois affecter l’environnement ou le sujet qu’ils immortalisent. Leur travail mérite qu’on s’y attarde. Le site web de la fondation World Press Photo répertorie tous les gagnants du concours 2010, et une application iPad illustre de façon magistrale le travail de ces virtuoses sous la forme d’un magazine électronique. Ne manquez pas non plus le texte de Max, demain, qui reviendra sur l’exposition et sur le travail des photographes.

08 septembre 2011

Quel héritage pour le 11 septembre?

Déjà 10 ans. Difficile d’oublier une journée pareille. Surtout grâce au buffet médiatique auquel nous avons droit à chaque anniversaire de tel ou tel événement d’envergure. Mais bon, ne minimisons pas non plus l’impact fondamental que les attentats du 11 septembre 2001 auront eu sur les dix dernières années de notre histoire. Et maintenant, avec suffisamment de recul, nous pouvons commencer à mesurer jusqu’à quel point ces actes horribles ont changé le monde.

Du côté politique, le 11 septembre fut une mine d’or pour plusieurs, en commençant par le président de l’époque, George W. Bush. Les attentats lui auront permis de mener à bien des guerres non seulement en Afghanistan, fief des talibans et d’Oussama ben Laden, mais également en Irak. L’élection présidentielle de 2004 fut marquée par la « War on Terror », ce qui a grandement contribué à la réélection de Bush fils. Même Barack Obama retire du capital politique de toute cette affaire, grâce à la mort du cerveau de l’opération en mai dernier. Notre Stephen Harper à nous ne manque pas non plus une occasion de réitérer à quel point l'islamisme menace le Canada.

George W. Bush, lors d'un discours à la Charleston Air Force Base, le 28 octobre 2006.

Quoique, 10 ans plus tard, la menace terroriste commence à perdre de l’ampleur; le rôle militaire des États-Unis n’est même pas véritablement abordé lors des débats entre les candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2012, alors que la mission en Afghanistan tire à sa fin. Les attentats du 11 septembre auront aussi permis de masquer pendant trop longtemps la vraie menace qui guettait les Américains : l’effondrement des marchés et la récession qui s’ensuit. L’héritage de George W. Bush ne sera pas sa « War on Terror », mais bien ses politiques économiques qui ont mené son pays tout droit vers le marasme économique qui l’afflige présentement (et probablement pour longtemps). Je vous suggère à ce sujet "Day's End", un excellent texte du New York Magazine, qui compile également une encyclopédie virtuelle à propos du 11 septembre.

Les bouleversements provoqués par le 11 septembre touchèrent également les médias. Les chaînes de télévision américaines ont couvert l’histoire 24/7 dans les jours qui suivirent les attentats. Puis, le patriotisme prit la place de l’objectivité. De CNN à NBC, en passant par Fox News, personne ne semblait remettre en question la réponse des États-Unis à la menace du terrorisme. Et Dieu sait que des questions, il y en avait : une première guerre en Afghanistan, une deuxième en Irak, l’établissement du Patriot Act, les allégations de torture et de mauvais traitements réservés aux prisonniers de Guantanamo Bay et d’Abu Ghraib, l’embauche de firmes de sécurité privées telles que Blackwater pour qu’elles opèrent sur le terrain en Irak. Bref, la liste est longue. On pouvait ressentir un malaise à travers les institutions journalistiques américaines, qui n’osaient pas poser des questions qui auraient pu mettre en doute la légitimité de la réponse américaine à la menace terroriste. Heureusement, ce malaise généralisé n’était pas universel, comme le souligne le chroniqueur et rédacteur en chef adjoint du quotidien britannique Guardian, Seumas Milne. Et puis, avec dix ans de recul, certains journalistes font également leur mea culpa. C'est le cas pour Bill Keller, ex-rédacteur en chef du New York Times et chroniqueur à l'époque des attentats et de l'invasion de l'Irak. Keller, ainsi que plusieurs membres du Times et d'autres publications jugées plus libérales, ont endossé la déclaration de guerre à l'Irak, aveuglé par le spectre des armes de destruction massive. Il explique sa décision dans un texte particulièrement captivant.

Finalement, inutile de préciser que les évènements d’il y a dix ans ont changé la face du monde, en commençant par le Moyen-Orient. Toutefois, lorsque mis en perspective, le 11 septembre ne fait pas nécessairement le poids, lorsque comparé avec d’autres bouleversements de la dernière décennie. C’est du moins l’avis de David J. Rothkopf, un chroniqueur du Foreign Policy. Il cite notamment l’apogée de la Chine et de l’économie asiatique, la prolifération des médias sociaux et des moyens de communication et, plus récemment, l’effondrement des économies américaine et européenne et l’avènement du printemps arabe comme des évènements qui ont marqué le début du XXIe siècle a plus forte mesure que le 11 septembre. Il ne rejette toutefois pas l’importance et la tragédie de ces attentats, mais souligne qu’une mise en perspective reste tout de même nécessaire :

"We cannot allow single isolated events to warp our view of all around them, like historical black holes twisting the fabric of adjacent time and events. It is important to our process of consigning 9/11 to history to understand both what it was and what it was not, why it was important and why it was just one of many even greater stories of the past decade."

Évidemment, nous aurons droit dimanche à un barrage d’articles, de publications, de reportages et de témoignages sur le dixième anniversaire du 11 septembre 2001. De mon côté, je vais probablement m’attarder sur deux publications new-yorkaises, question de proximité. Premièrement, je vais m’assurer de me procurer l’édition dominicale du New York Times, qui promet d’offrir une commémoration journalistique digne de ce nom. Le magazine New Yorker, en kiosque aujourd’hui même, propose également plusieurs papiers et reportages bien intéressants. Une chose est sure, le 11 septembre restera gravé à jamais dans la mémoire collective comme un évènement qui aura défini le monde au début du XXIe siècle, qu'on le veuille ou non.

28 juillet 2011

Patates cruelles

Commis par Maxouel et Guillaume










Évidemment, le dernier strip, optimiste et joyeux, est de Guillaume.

21 juillet 2011

La vie avec Dwight

 Commis par Guillaume
Sur la Diagonale, on aime bien discuter télévision. Max vous a parlé de The Wire, Mad Men et Curb your Enthusiasm. La Fille s'est portée à la défense de Friends. La Tache a récemment découvert Arrested Development. À mon tour, maintenant, de vous présenter une de mes séries favorites. J'ai nommé: The Office.

The Office, version américaine, est inspirée de la série britannique du même nom créée par l'incroyable Ricky Gervais. Celle-ci vaut le détour, mais comme elle ne comporte que 14 épisodes en tout, je m'attarde plutôt à la version mettant en vedette Steve Carrell. Celui-ci tire sa révérence après avoir incarné pendant sept saisons Michael Scott, directeur de la branche de l'imprimerie Dunder Mifflin de Scranton, en Pennsylvanie. The Office, c'est la vie de tous les jours dans ce petit bureau d'une quinzaine d'employés qui doivent tenter de supporter le pire patron du monde.

Plutôt que de vous faire une simple critique, je préfère toutefois laisser la parole au meilleur personnage de cette série et même, peut-être, le meilleur personnage jamais créé! Je ne parle pas ici de Michael Scott, mais bien de Dwight Schrute, son acolyte.

Dwight est l'employé modèle, selon ses propres dires. Élevé sur une ferme à betteraves, il ignore tout des attitudes et politesses sociales. Il croit d'ailleurs que tout est soumis à la loi de la nature, la loi du plus fort. Par exemple:


Grandir sur une ferme a permis à Dwight d'acquérir des agilités et des talents quasi-surhumains.


Son attitude vis-à-vis la gent féminine laisse toutefois à désirer.


Dwight reste, malgré tout, un homme sérieux qui ne trahira jamais sa philosophie de vie.


Mais si vous osez vous le mettre à dos, comme le fait toujours son pire ennemi Jim Halpert, gare à vous!


Alors, la prochaine fois que vous vous plaindrez de votre job plate, dites-vous qu'heureusement (ou malheureusement), vous ne côtoyez pas ce personnage. En attendant, allez vous taper quelques saisons de The Office. Ça vaut le détour.

14 juillet 2011

Quand le Guardian fait vasciller un empire...

Si vous n'habitez pas sur Mars, vous avez sûrement entendu parler du scandale qui secoue la Grande-Bretagne et le monde des médias depuis deux semaines. Le News of the World, tabloïd britannique tiré à près de 3 millions d'exemplaires par semaine, a placé sous écoute des milliers de personnalités publiques. Des vedettes, des politiciens, des victimes d'enlèvement et de meurtre, des familles de soldats morts au combat; personne n'a été épargné.

Le scandale a depuis fait couler beaucoup d'encre. La légitimité de l'empire du magnat des médias Rupert Murdoch est remise en question. Le fondateur de News Corporation, qui possède également Fox News et le Wall Street Journal, est même convoqué en commission parlementaire pour s'expliquer. Neuf personnes ont également été arrêtées, dont l'ancien rédacteur en chef du NotW et ancien porte-parole du premier ministre, Andy Coulson.

Évidemment, il se trouvera des mauvaises langues pour dire que le journalisme est entaché par toute cette histoire. La culture journalistique en Grande-Bretagne est construite en grande partie autour du tabloïd, ces journaux à scandales qui aiment tant vous vendre la misère des autres. Dixit Greg Miskiw, ex-rédacteur en chef adjoint au NotW: "This is what we do; we go out and destroy other people's lives."

La Grande-Bretagne a beau être envahie par les feuilles de chou, reste tout de même quelques avatars de la vertu et du professionnalisme. Si le scandale a finalement éclaté la semaine dernière, c'est en grande partie grâce aux efforts de l'excellent journal Guardian:
  • En 2006, le correspondant royal du News of the World ainsi qu'un enquêteur associé au tabloïd ont été reconnus coupables d'avoir espionné les princes William et Harry ainsi que leur entourage. Après leur arrestation et la démission d'Andy Coulson en tant que rédacteur en chef, l'affaire semblait close. Pourtant, le Guardian a continué de creuser. Le 8 juillet 2009, le journal révélait que NotW tentait d'acheter le silence d'autres victimes de piratage pour ne pas ébruiter l'affaire. Les noms d'Andy Coulson et de Rebekah Wade sont alors mentionnés; les deux anciens rédacteurs en chef auraient été au courant des pratiques douteuses employées au News of the World.
  • Le 8 septembre 2010, un ancien journaliste du NotW se confie au Guardian. Il soutient que le piratage de boîtes vocales était pratique courante, et que Andy Coulson ne pouvait pas ignorer ce qui se tramait sous son règne. Andy Coulson démissionne de son poste de porte-parole du premier ministre quatre mois plus tard.
  • Finalement, le 4 juillet dernier, le Guardian a révélé que des journalistes du NotW ont piraté la boîte vocale d'une jeune fille de 13 ans victime d'enlèvement et de meurtre. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase et l'indignation gagna la Grande-Bretagne. La fermeture du NotW, le tabloïd le plus important en Grande-Bretagne, fut annoncée 3 jours plus tard.

Chaque classe à besoin d'un cancre. Chaque conte à besoin d'un vilain. Ils nous permettent de mieux apprécier les vertus des héros. Le travail du Guardian fut exemplaire tout au long de cette affaire et représente le journalisme à son meilleur. Chapeau.

Seconde lecture: Évidemment, l'excellent dossier du Guardian sur toute l'affaire doit absolument être consulté. L'éditorial du magazine The Economist condamne fermement le News of the World et News Corporation. Et finalement, une victime qui se fait justice: Hugh Grant est tombé par chance dans un pub sur un des journalistes qui l'avait espionné et enregistra la conversation qui s'ensuivit. Conversation pour le moins compromettante. Le titre de l'article? The bugger, bugged.

30 juin 2011

Mon explosion est plus grosse que la tienne

Au moment où vous lisez ces lignes, Transformers : Dark of the Moon de Michael Bay a envahi le cinéplex près de chez vous. Envahi, car les deux premiers volets de la série Transformers ont récolté plus de 1,5 milliard de dollars de par le monde, et tout indique que les foules seront au rendez-vous pour le troisième opus.




Michael Bay, 47 ans, n’a que neuf films sous sa ceinture. Cela ne l’empêche tout de même pas d’être la figure de proue du blockbuster américain. Le phénomène du blockbuster date de l'époque de Jaws (1975), alors que le film du jeune Steven Spielberg avait engrangé des recettes de plus de 100 millions de dollars. Un nouveau genre était né: celui du film d'été à gros budget, avec des vedettes, des sensations fortes et des explosions. C'est avec cette formule que Michael Bay règne sur le box-office depuis près de 15 ans, pour le meilleur et pour le pire.

L'insoutenable exubérance de Michael Bay

Michael Bay est probablement l’antithèse de Terrence Malick, dont Max vous parlait hier. Issu du monde du vidéoclip et de la publicité, il a commencé son métier de réalisateur en transformant Will Smith en super-vedette du cinéma avec Bad Boys et en contribuant à la relance de la carrière de Nicolas Cage avec The Rock. Puis, la pièce de résistance arriva en 1998: Armageddon établit définitivement Michael Bay comme un réalisateur de premier plan à Hollywood grâce à des recettes de plus de 200 millions de dollars au box-office américain.




C'est toutefois après la sortie d'Armageddon que les critiques commencent à fuser à l'endroit du réalisateur. Minceur des scénarios, histoires décousues, personnages unidimensionnels, apologie de la violence, trop d'explosions, tout y passe. Entertainement Weekly va jusqu'à poser la question: « Is Michael Bay the Devil? » Le magazine se questionne sur l'image d'Hollywood véhiculée par les films du réalisateur, soit celle d'une usine à effets spéciaux.

Explosions, testostérone, violence, explosions, jolies filles, patriotisme et explosions (bis); voici comment on pourrait résumer un film de Michael Bay. Mais celui-ci affirme n'avoir jamais prétendu faire de l'art et balaie les critiques du revers de la main. Il cherche à divertir, et si votre divertissement comprend une bonne dose d'explosions (ou de Baysplosions, dans ce cas), vous serez bien servi. Et tant et aussi longtemps que Michael Bay réalisera des films, les critiques continueront de le pourfendre. Et les foules continueront de vouloir encore davantage d'explosions. C'est quand l'explosion du voisin sera plus grosse que la sienne que l'étoile de Michael Bay perdra de son lustre, mais pas avant. Hollywood a besoin d'un pyromane.

Terminons sur cette publicité de Verizon mettant en vedette Michael Bay lui-même; publicité qui donne assez bien la mesure du personnage.




Seconde lecture: Le magazine GQ trace un portrait de la carrière de Michael Bay à travers les dires de dizaines de ses collaborateurs, parmi eux Will Smith, Ben Affleck et Steven Spielberg. Le réalisateur lui-même contribue au texte avec des citations juteuses telles que "I'm, like, a real American" et "I don't change my style for anybody. Pussies do that."

10 juin 2011

Berlusconi et ses femmes

Commis par Guillaume

Dans son édition de la semaine dernière, le New Yorker trace un portrait peu flatteur du premier ministre italien Silvio Berlusconi. Il faut dire que le pauvre ne s'aide pas vraiment. Le procès du Cavaliere, dans lequel Berlusconi est accusé d'avoir sollicité les faveurs sexuelles d'une mineure, reprendra cette semaine dans sa ville natale de Milan. De plus, trois de ses plus proches associés sont soupçonnés d'avoir créé un véritable réseau de prostitution pour assouvir l'appétit sexuel du chef d'état italien.


Né en 1936, Berlusconi a d'abord fait fortune dans le monde de l'immobilier, avant de se lancer dans l'achat de stations lors de la privatisation de la télévision italienne en 1976. Ces stations diffusent des émissions édifiantes telles que Colpo Grosso, Buona Domenica ou bien le bulletin d'information Striscia la Notizia. Lorsqu'il fut élu premier ministre pour la première fois en 1994, il était l'homme le plus riche d'Italie. Aujourd'hui, ses avoirs sont évalués à 7,8 milliards de dollars, ce qui fait de Berlusconi la 118e fortune mondiale selon Forbes.

C'est dans la somptueuse Villa San Martino, située à Arcore dans le nord de l'Italie, que Berlusconi aurait pris part à des orgies avec plusieurs jeunes femmes (orgies surnommées Bunga Bungas par le principal intéressé, qui aurait emprunté le terme au colonel Kadhafi).

C’est aussi à Arcore que ce seraient produits d'autres évènements reprochés à Berlusconi. Il aurait offert de l’argent à Karima el Mahroug, une jeune femme de 17 ans aussi surnommée Ruby, en échange de faveurs sexuelles. Il a aussi usé de son pouvoir pour la faire libérer du poste de police de Milan, alors qu’elle était détenue pour une affaire de vol. Le procès du « Rubygate » entache depuis la réputation du premier ministre, ainsi que celle de l’Italie.

La femme italienne

Un premier ministre comme Berlusconi, qui a déjà déclaré qu'il était impossible de prévenir les crimes sexuels en Italie, car les Italiennes sont trop séduisantes, n'aide pas la cause des femmes. Il a fait sa fortune en vendant les femmes comme objets sexuels, et a l'habitude de donner des postes gouvernementaux importants aux animatrices de ses émissions de télévision ou bien à ses amantes présumées. Bref, le premier ministre italien montre un certain mépris pour les femmes, mépris qui semble malheureusement généralisé en Italie.

Voici des extraits du classement du World Economic Forum's 2010 Global Gender Gap Report, qui évalue la place accordée aux femmes partout dans le monde:

1 - Islande
13 - Allemagne
15 - Grande-Bretagne
19 - États-Unis
20 - Canada
45 - Russie
46 - France
74 - Italie
94 - Japon
134 - Yémen

L'Italie fait bien mauvaise figure dans le monde occidental et se retrouve en compagnie de la Gambie et de la République dominicaine au classement mondial. Quelques informations supplémentaires offertes par la journaliste Ariel Levy du New Yorker:

"Ninety-five per cent of Italian men have never operated a washing machine. Until 1981, a “crime of honor”—killing your wife for being unfaithful or your sister for having premarital sex—could be treated as a lesser offense than other murders; as late as 2007, a man in Palermo was sentenced to just two days in jail for murdering his wife after their children testified that she had been disrespectful to him. [...] Women constitute a smaller percentage of the workforce in Italy than in any other country in the European Union, apart from Malta, and those who work make barely half as much as their male counterparts."

C’en était assez pour la politicienne Rosy Bindi qui, après une remarque désobligeante de Berlusconi, lui a répliqué « Non sono una donna a sua disposizione! » (Je ne suis pas une des femmes à votre disposition.) Cette réplique est devenue le cri de ralliement des opposants de Berlusconi. Chaque jour du procès du Rubygate, des centaines d’hommes et de femmes massés devant le palais de justice de Milan scandent le slogan, qui est depuis entré dans la culture populaire avec l’aide de Mafalda.

Le règne de Silvio Berlusconi semble s’effondrer. L'été dernier, son allié des premières heures, Gianfranco Fini, a quitté son parti et demande maintenant sa démission. Le parti du premier ministre vient aussi de perdre bien des sièges lors des dernières élections locales au mois de mai. Reste à voir si Berlusconi entrainera dans sa chute le chauvinisme et le machisme qui semble régner en Italie.

Seconde lecture: Le vénérable magazine The Economist consacre sa une de cette semaine au premier ministre italien. Ce ne sont toutefois pas les Bunga Bungas de Berlusconi qui sont à l'étude, mais plutôt ses politiques économiques. The Economist accuse le Cavaliere d'avoir gravement compromis la santé économique de son pays, au profit de ses intérêts personnels. Malgré tout, Silvio Berlusconi continue toujours de sourire...

26 mai 2011

Arianna Huffington veut conquérir le Canada

commis par Guillaume
Le Huffington Post débarque au Canada. Avec des blogueurs vedettes tels que David Suzuki et Elizabeth May, Arianna Huffington espère que son site web soulève un engouement semblable à celui qu'il connaît chez nos amis du Sud.

Le Huffington Post est l'un des sites d'information le plus consulté au monde, en compétition directe avec le New York Times, CNN, Yahoo et Google. En février dernier, le groupe AOL a déboursé la petite somme de 315 millions de dollars pour l'achat du Huff Post, espérant ainsi redorer son blason. Une feuille de route somme toute assez impressionnante pour un site Web ayant vu le jour il y a quelques années.

C'est en 2005 que Mme Huffington a décidé de miser sur des blogs pour lancer le Huff Post. En recrutant des chroniqueurs tels que Walter Cronkite et Diane Keaton, le site est rapidement devenu très populaire, accueillant des centaines de blogueurs de toutes les sphères de la société. Après le blogging, le Huff Post c'est lancé dans l'information. Toutefois, plutôt que de créer du contenu original, il agit à titre d'aggrégateur de nouvelles et reprend les articles d'autres médias d'information, en citant toujours la source originale.

Malgré son ascension fulgurante, le Huff Post a tout de même son lot de détracteurs. Parmi ceux-ci, le rédacteur en chef du New York Times, Bill Keller. Celui-ci pose un constat très sévère sur l'empire de Mme Huffington:

« The queen of aggregation is, of course, Arianna Huffington, who has discovered that if you take celebrity gossip, adorable kitten videos, posts from unpaid bloggers and news reports from other publications, array them on your Web site and add a left-wing soundtrack, millions of people will come. »

Le rédacteur en chef de la vénérable institution ne dénigre pas l'aggrégation d'information, affirmant que c'est même une description assez juste de ses tâches quotidiennes. M Keller déplore toutefois que le Huff Post ne crée que très peu de contenu d'information original, préférant la chronique ou le blog au reportage. Il dénonce aussi l'American Idol-isation de l'information, alors qu'il remarque que des institutions de nouvelles dites sérieuses préfèrent aujourd'hui écrire à propos des sujets de l'heure sur Twitter.

Mme Huffington assure que le Canada n'est que la première étape dans la globalisation de son empire. Reste à voir si le Huff Post réussira à surpasser en popularité les CBC, Canoe, Globe and Mail, Cyberpresse et autres sites d'informations canadiens. Alors que la frontière entre information et opinion se brouille de plus en plus, le Huff Post s'assure de se tailler une place dans ce nouveau monde des médias.

14 mai 2011

The Internet is made of cats

Inspiré par le texte de la Fille, ainsi que pour mettre à contribution les heures de ma vie perdues sur Know Your Meme, j'ai décidé de vous faire part de quelques-uns de mes mèmes favoris. Je vous présente ces phénomènes du web en cinq grandes catégories.

1- Les mèmes provenant de vidéos

Probablement les mèmes les plus prolifiques, surtout après l'avènement des réseaux sociaux. Rebecca Black devient célèbre en quelques jours, tout autant qu'une vieille chanson de Rick Astley ou qu'un arc-en-ciel. Le cinéma n'y échappe pas non plus, que ce soit Downfall, The Social Network, ou bien Star Wars, qui nous a offert notre premier mème québécois.

Et parfois, coup de chance, un vidéo tel que celui-ci apparaît sur Youtube:



Paru en 2007, ce vidéo a rapidement fait le tour du monde. Pourquoi?

Je ne sais pas pourquoi. Peu importe.

2- Les mèmes provenant de photos

Pensez à la plus belle personne qui soit. Puis, rajoutez les yeux de Steve Buscemi. Sinon, imaginez vous retrouver face à face avec cet ours. Ou devant le chapeau de la princesse Beatrice de York. Épouvantable.

3- Les mèmes provenant de célébrités

Je pourrais vous parler de Nicolas Cage, Chuck Norris ou Charlie Sheen, mais attardons-nous plutôt sur Christina Aguilera. Les fans de football s'en souviendront, Christina s'est malheureusement trompée dans les paroles de l'hymne national américain lors du dernier Super Bowl. Il n'en fallait pas plus pour les internautes: et si Christina décidait "d'interpréter" d'autres chansons?



4- Les mèmes incomprénsibles

Le cosmos + une chanson japonaise intitulée Nyanyanyanyanyanyanya + un chat volant + un pop-tart + un arc en ciel = le Nyan Cat.



Je ne comprends pas d'où une chose pareille peut provenir. Mais j'aime ça. Et le fait qu'il y ait un chat nous amène à la dernière catégorie...

5- Les mèmes de chats

Les chats ont envahi l'internet! I, for one, welcome our cat overlords.

02 mai 2011

Élections fédérales 2011 - Les résultats

Ce soir, dès 20h00, suivez la soirée électorale avec la Diagonale. Analyse des résultats et conversations (im)pertinentes sont au rendez-vous. On vous promet de ne pas trop parler de Muguette Paillé cette fois.



Avant la soirée, n'oubliez pas de consulter la trousse de l'électeur de la Diagonale et d'aller voter avant 21h30!

28 avril 2011

Le dernier blitz

Commis par Guillaume

Maintenant que nos Glorieux ont été éliminés par les méchants Bruins, vous n'avez d'autre choix que de vous tourner vers notre deuxième sport national: la joute politique (4 élections en 8 ans au Canada, en plus de 2 au Québec en 5 ans, j'appelle ça du sport).


Toutefois, occupés par une série de sept matchs et le mariage de Will et Kate, vous n'avez pas eu le temps de faire vos devoirs. Mais n'ayez crainte! Vous avez encore 4 jours pour faire votre choix, si ce n'est pas déjà fait. Pour vous aider dans ce dernier blitz, quelques sites web:

Premièrement, le Globe and Mail compare les plateformes des cinq grands partis. De plus, vous pouvez consulter toutes les données de la Boussole électorale de Radio-Canada ici, données qui illustrent bien les positions de nos chefs politiques sur différents enjeux. Les plateformes complètes du Parti conservateur, du Parti libéral, du Nouveau Parti démocratique, du Bloc québécois et du Parti vert sont évidemment disponibles sur leurs sites respectifs.

Préférez-vous vous tourner vers les sondages pour un vote plus stratégique? Eh bien, n'allez pas plus loin que Three Hundred Eight, qui compile tous les sondages nationaux et régionaux pour établir des projections les plus justes possible. Le site Project Democracy vous permet de jeter un coup d'oeil sur les résultats des sondages dans chaque circonscription. Finalement, l'échange de vote est toujours possible avec Vote Pair.

Pour faire un choix juste et éclairé, l'idéal est toujours de voir nos chefs s'engueuler les uns les autres. Vous pouvez donc revoir le débat des chefs, en anglais ou en français, ou encore mieux, relire la couverture de La diagonale du débat francophone.

La Tache s'est aussi penchée sur l'utilisation des médias sociaux lors de la campagne, la relation sulfureuse entre les conservateurs et la démocratie et la ligue de hockey de garage de nos politiciens, sans oublier la fine analyse de cette élection par le Dr Gaviscon.

En dernier recours, vous pouvez jouer à Ballot Blitz pour prédire le gagnant de l'élection, demander à la toujours fiable Magic 8-Ball ou bien écouter les arguments - fondés et pertinents - des deux bébés ci-dessous. Qu'avez-vous à perdre?

20 avril 2011

Le futur de la race humaine

commis par Guillaume

Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais, mardi dernier, l'humanité a perdu la guerre contre les robots avant même qu'elle n'ait commencé. Le 19 avril, à 20h11, le réseau Skynet a vu le jour. Pour ceux qui ne sont pas férus de science-fiction, c'est ce réseau qui mènera à la grande guerre entre l'homme et la machine (voir Terminator).

Hollywood aime bien nous servir des scénarios futuristes, qu'ils soient utopiques, dystopiques ou même apocalyptiques. Tentons de déchiffrer l'avenir prochain de la race humaine grâce à nos blockbusters favoris.

Le Grand cataclysme

En 2012, les changements climatiques bouleversent complètement la planète. Une des premières victimes de ces chamboulements est le Titanic II, qui s'échoue sur un iceberg le 15 avril 2012. Puis, le 21 décembre, une majeure partie de la planète est détruite lors de l'évènement qui sera connu sous le nom du Grand cataclysme. Étonnamment, John Cusack y survit.



L'humanité réussit à survivre à cette catastrophe et, miraculeusement, continue de prospérer.

L'ère de la robotique

Après avoir reconstruit la majorité des grandes villes américaines en deux petites années après le Grand cataclysme, la race humaine se lance dans la conception de robots. Quelques dates marquantes de cette nouvelle époque:

2015 Le premier cyborg est créé à Detroit. L'agent Alexander James Murphy, mort en service, est ressuscité grâce à des implants cybernétiques. Rebaptisé Robocop, il tue vraiment beaucoup de criminels.

Sur une note plus joyeuse, on voit aussi l'apparition du hoverboard en 2015. Un classique.



2019 La prolifération des robots devient problématique, et certains d'entre eux tentent même de se faire passer pour des humains. Heureusement, ils sont rapidement exterminés par Han Solo Indiana Jones Rick Deckard.

2020 L'homme entreprend sa première mission vers Mars et y découvre des signes d'une vie extraterrestre.

2022 La population humaine ne cesse de croître, ce qui nous oblige à trouver des manières plus radicales de se nourrir:

Source: Martin Whitmore, Flickr


2035 Écœurés des conditions de vie auxquelles ils sont soumis, les robots mènent une insurrection contre la race humaine. Cette révolution sera toutefois matée rapidement par les efforts de Will Smith et de ses souliers Converse All-Star.

La Renaissance spatiale

Au début du 22e siècle, nous devons finalement nous résoudre à quitter la planète Terre pour des cieux plus cléments. En guise de punition pour l'insurrection de 2035, nous y laissons tout de même des robots en charge du nettoyage.

Source: Simon Owen Design, Flickr


Lors de ces voyages interplanétaires, l'humanité rencontrera des extraterrestres paisibles, et d'autres plus dangereux. Pendant ce temps, le singe hérite de la Terre.


La race humaine a donc un glorieux avenir devant elle, si l'on se fie à James Cameron, Charlton Heston et Hollywood. Évidemment, tout cela ne se produira jamais. Dans quelques jours, voir quelques heures, Skynet et les Terminators extermineront toute forme de vie. Si nous sommes chanceux, ils auront peut-être besoin de batteries...

13 avril 2011

Le débat des chefs vu par La diagonale

Mercredi le 13 avril, La diagonale clavardait en direct du débat des chefs en français.


Au menu: analyses décalées, commentaires coquins, conversations ludiques et échanges sérieux (pourquoi pas) sur les grands enjeux de notre société canadienne, dans un espace plus intime que ceux proposés par les grands médias.

07 avril 2011

Le Journalisme est mort, vive le Journalisme!

Les journaux sont au bord du gouffre. La radio a livré la première valse, la télévision a enchainé avec quelques jabs au menton et puis, finalement, Internet se prépare pour le K.O. ! Le peuple ne nous lit plus!! Les barbares sont à nos portes!!!

Vous avez sûrement déjà entendu ces propos, formulés d'une manière ou d'une autre. Les dinosaures auraient probablement eu le même discours s'ils avaient vu arriver le météore. Le quotidien traditionnel a perdu depuis longtemps le monopole de la nouvelle, au profit des chaînes 24/7 et d'Internet. Des publications voient leur lectorat diminuer de plus en plus, certains journaux se tournent définitivement vers le numérique, tandis que d'autres disparaissent tout simplement.

Pendant ce temps, l'art du journalisme écrit, loin de se perdre, est en train de fleurir sur le web. En effet, la génération Twitter serait friande de textes journalistiques d'envergure.

Laissez-moi donc vous présenter Longreads et Longform.org, deux agrégateurs de textes. Mais oubliez la nouvelle de dernière heure, ou bien l'article de quelques lignes; ces sites ne regroupent que des textes d'analyse et des longs reportages de journaux et magazines réputés, tels que le New York Times, Vanity Vair, Businessweek, GQ, Wired, Sports Illustrated, The New Yorker et The Atlantic. Le site web The Daily Beast publie aussi, chaque vendredi, un palmarès des meilleurs articles de la semaine.

On y trouve de tout, autant des sujets d'actualité que de l'insolite. Des textes sur le séisme au Japon et la menace nucléaire qui guette le pays. Un reportage sur le meurtre d'un avocat guatémaltèque en 2009 qui a presque mené à la chute du gouvernement. Un article du National Geographic sur l'acidification de nos océans. Un texte d'un journalisme de ESPN qui illustre à quel point la victoire de l'Inde au Mondial de cricket est un évènement historique pour ce pays. Sans oublier une entrevue avec Paul Haggis sur son passé de scientologue, entrevue dont je vous ai déjà parlé.

Coin techno: Avec toutes ces recommandations, comment garder le rythme? Avec Instapaper. Ce site vous permet de convertir facilement n'importe quelle page web en format texte pour pouvoir la consulter plus tard, sur votre ordinateur, votre téléphone ou bien votre tablette numérique. Bonne lecture!

24 mars 2011

L'Off-Ciel et jouer à la guerre

C'est ce soir que se déroulera la deuxième édition de l'Off-Ciel, un colloque organisé par des étudiants et professeurs de l'UQAM, de l'Université de Montréal et de Concordia. Au menu, des microconférences de 15 minutes portant sur, entre autres, le recyclage culturel, la télé-réalité et le giallo. Le programme complet est disponible sur le site web de l'évènement. Soyez-y, ce soir dès 18h00 à l'Usine C (1345, avenue Lalonde à Montréal). Qui sait, vous y apercevrez peut-être une fille, ou même une tache.

Pow! Pow! T'es mort!

Une des conférences de l'Off-Ciel qui a attiré mon attention est celle de Frédéric Maheux portant sur le jeu vidéo Call of Duty: Modern Warfare 2. Dans CoD:MW2 le joueur se retrouve en plein milieu d'un conflit entre la Russie et les États-Unis. Une des séquences de ce jeu a d'ailleurs ravivé l'éternel débat à propos de la violence dans les jeux vidéo. Dans une séquence du jeu, on demande au joueur, qui incarne le rôle d'une taupe à l'intérieur d'une cellule terroriste russe, de participer à un massacre de civils dans un aéroport (coeurs sensibles s'abstenir).

En incluant cette séquence, Activision et Infinity Ward, les concepteurs du jeu, ont tenté de confronter le joueur à ses actes. Devrait-on appuyer sur la gâchette pour que la supercherie tienne, ou bien rester en arrière et risquer de se faire démasquer par nos "complices"?

La séquence très choquante évacue malheureusement toute tension, car le joueur n'est pas obligé de participer au massacre et peut même choisir de passer à un autre niveau, ignorant celui-ci, sans aucun impact réel à l'intérieur du jeu. Si le joueur devait mesurer les conséquences de ses actes, il aurait peut-être pensé deux fois avant de tirer ou non.

Je vous laisse avec Find Makarov, un court métrage réalisé par des fans du jeu qui recrée certains moments forts de la série CoD:MW. Bon, une petite partie de Goldeneye, quelqu'un?

17 mars 2011

Girl Walks into a Bar

"The best laid plans of mice and men..."

Chers internautes. Je voulais vous parler aujourd'hui du film Girl Walks into a Bar, un long métrage lancé exclusivement sur Youtube vendredi dernier. Réalisé par Sebastian Gutierrez (scénariste de classiques tels que Gothika et Snakes on a Plane), Girl Walks Into a Bar mérite d'être mentionné dans la même veine que des navets comme Showgirls ou Battlefield Earth. Je comptais vous offrir un jeu vous amenant à deviner quelles répliques odieuses provenaient de Girl et quelles répliques provenaient d'autres monuments du mauvais goût.

Malheureusement, question de droits (ou de bon sens, qui sait?), le film n'est plus disponible au Canada. Ce sera donc peut-être pour une autre fois...

Suspension

Hey toi, le gérant d'estrade. Tu crois que Zdeno Chara aurait dû être suspendu pour son coup à l'endroit de Max Pacioretty? Tu ne penses pas que le préfet de discipline de la LNH Colin Campbell fait sa job correctement? Il est donc temps pour toi de jouer à la NHL Wheel of Justice! Des heures de plaisir.

Science-fiction

Ah, la science-fiction! De Philip K. Dick à Isaac Asimov, en passant par le space opera et le cyberpunk, commeny s'y retrouver? Facile, avec une histoire illustrée.

Toujours fascinant aussi de trouver sur internet de fausses bandes-annonces de jeux vidéos populaires, ou bien des remakes de Star Wars mettant en vedette des comédiens britanniques:




Charlie Sheen et moi

Désolé Charlie, mais trop, c'est trop. Il est temps de mettre fin à notre amitié.

10 mars 2011

Kanye West n'est qu'un copieur

Kanye West n'est qu'un copieur. C'est du moins ce que prétend Wild Bunch, boîte de production à l'origine du dernier film de Gaspar Noé, Enter the Void. Selon Wild Bunch, West aurait plagié le générique d'Enter the Void pour le vidéoclip de sa chanson All of the Lights.


Il est toujours difficile de faire une différence entre plagiat et hommage. Après tout, le générique d'Enter the Void est lui-même inspiré du générique d'Une femme est une femme, de Jean-Luc Godard. Alors, quand l'hommage devient-il plagiat?

Étudions le cas de Sergio Leone. Réalisateur de renom, Leone a laissé sa marque dans le monde du cinéma avec ses westerns spaghetti tels que The Good, the Bad and the Ugly et Once Upon a Time in the West. Pourtant, son premier western, A Fistful of Dollars, a plagié Yojimbo, film japonais réalisé trois ans plus tôt par Akira Kurosawa. Leone voulait-il rendre hommage à Kurosawa en reproduisant son oeuvre? Peu importe, puisque Kurosawa a aussitôt envoyé une note à Leone à propos de A Fistful of Dollars avant de le poursuivre en justice: "It is a very fine film, but it is my film."

Un des films les plus populaires de tous les temps est d'ailleurs très librement inspiré de plusieurs personnages et thèmes retrouvés dans des films de Kurosawa tels que Seven Samurai et The Hidden Fortress. Pourtant, lorsque George Lucas réalisa Star Wars, Kurosawa n'y vit que du feu, même si, légalement parlant, il aurait peut-être eu gain de cause.

Jean-Luc Godard disait d'Hiroshima, mon amour, d'Alain Resnais, que c'était le premier film sans aucune référence cinématographique. Est-il vraiment possible d'affirmer une telle chose? Pouvons-nous vraiment construire une oeuvre complètement originale, sans aucune référence ou symétrie? Permettez-moi d'en douter.

Vidéoclip de All of the Lights de Kanye West réalisé par Hype Williams.

Générique de Enter the Void de Gaspar Noé

Générique de Une femme est une femme de Jean-Luc Godard

03 mars 2011

Charlie Sheen, Spider-Man et Brad Richards

Charlie Sheen est incontestablement la personnalité hypermédiatique de la semaine. Depuis quelques années, la vedette de Two and a Half Men défraie régulièrement les manchettes avec son mode de vie pour le moins excentrique. Après avoir été renvoyé du plateau de son émission la semaine dernière, la vedette a décidé d'aller devant les médias. Depuis, des sites Web, des caricatures, des bandes dessinées et des vidéos apparaissent de jour en jour. Même le Vanity Fair a sauté sur l'occasion, sans oublier les animateurs des late-night shows. Charlie Sheen lui-même alimente le phénomène en s'abonnant à Twitter (il a accumulé, en moins d'une semaine, près de 2 millions d'abonnés).



CNN, ABC et NBC ont tous diffusé des entrevues avec la vedette de 45 ans. Toutefois, personne ne semble lui poser de vraies questions. On préfère le laisser divaguer, s'assurant ainsi les cotes d'écoute gargantuesques qui préoccupent tant les médias d'information.

Dépendance à l'alcool et à diverses drogues, menaces de mort proférées à l'endroit de son ex-femme, perte de la garde de ses enfants. Ce sont tous des signes précurseurs d'un homme qui représente un danger potentiel pour soi-même et son entourage. Charlie Sheen est-il un homme en détresse, ou bien simplement un comédien qui sait habilement utiliser les médias à son avantage? Reste à voir comment va se terminer la saga Charlie Sheen, mais en attendant, quelques journalistes se questionnent sur la responsabilité des médias et des internautes dans ce cirque médiatique.

The Spidey Project

Vous avez sûrement déjà entendu parler du désastre qu'est Spider-Man: Turn Off the Dark, nouvelle comédie musicale sur Broadway mise en scène par Julie Taymor (The Lion King sur Broadway, Across the Universe au cinéma). La mégaproduction de 65 millions de dollars a déjà été repoussée à plusieurs reprises pour des tonnes de problèmes: des acteurs ont été blessés, une des vedettes a quitté la production, les critiques ont été assassines et les producteurs ont engagé un auteur pour réécrire la pièce quelques jours avant l'ouverture officielle. Je vous laisse juger par vous même de la qualité des chansons écrites par Bono and The Edge.


A-t-on besoin de 65 millions de dollars pour monter une bonne comédie musicale? Les artisans de The Spidey Project croient que non. C'est pourquoi ces artistes ont décidé de monter, en 30 jours et sans budget, une comédie musicale originale sur Spider-Man. Peut-être pourront-ils réussir à redorer le blason terni de notre superhéros préféré.

Twitter et le journalisme

Ce fut une grosse journée pour les amateurs de hockey lundi dernier, date limite des transactions dans la Ligue nationale de hockey. Il n'y a finalement eu que très peu d'échanges, mais ce ne sont pas ceux-ci qui ont volé la vedette.

Lundi, on pouvait lire sur Twitter que l'attaquant Dustin Penner rejoignait les Canadiens de Montréal, tandis que la super vedette Brad Richards avait été échangée aux Maple Leafs. Ces fausses informations, diffusées par des inconnus opérant sous des pseudonymes de journalistes sportifs, ont été reprises par des centaines d'internautes, et même par certains journalistes et sites d'information. Aucune vérification de la source ou de l'information en question. On publie vite, vite, vite, et si on se trompe, on efface le tout.

Laissez-moi vous recommander l'article de Puck Daddy, qui résume bien les leçons nous pouvons tirer de cet incident, preuve que Twitter et journalisme ne font pas toujours bon ménage.

Inception

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