Le prestigieux magazine The New Yorker publie cette semaine un exposé fracassant sur l'Église de scientologie. Basé sur les dires du réalisateur et ex-scientologue Paul Haggis (Crash, The Next Three Days), l'article de plus de 25 000 mots fait lumière sur les pratiques douteuses de la scientologie (reconnue comme religion un peu partout dans le monde, dont au Québec).
Scientologue durant plus de 34 ans, Haggis a quitté l'Église après que celle-ci se soit positionnée contre la Proposition 8 pour le mariage gai en Californie (sa propre fille étant lesbienne). Haggis explique donc au New Yorker les politiques de l'Église, comme celle de la déconnexion, qui force les membres à se dissocier de tous ceux qui réfutent la scientologie, même les membres de leur propre famille. Cette politique a toutefois été niée par le porte-parole de l'Église, Tommy Davis. Paul Haggis parle aussi des sommes d'argent faramineuses qui sont demandées aux membres, des attaques physiques et psychologiques dirigées envers ceux qui défient les dirigeants de l'Église et du mauvais traitement réservé aux jeunes recrues. Le FBI mène d'ailleurs une enquête sur ces allégations.
Religion, ou science-fiction?
L'Église de scientologie a été fondée en 1954 par L. Ron Hubbard, auteur d'une centaine de pulps de science-fiction. Il a écrit Dianetics: The Modern Science of Mental Health en 1950, livre qui établit les fondements de la scientologie. Hubbard a par la suite écrit plusieurs autres textes, qui sont aujourd'hui étudiés et vénérés par les membres de l'Église, qui en garde jalousement le secret.
Une partie de ces textes sacrés a toutefois été révélée en Cour, lors d'un procès opposant un ex-scientologue à l'Église en 1985. Le Los Angeles Times a publié une partie de ces textes, que je vous reproduis ici:
«A major cause of mankind's problems began 75 million years ago, when the planet Earth, then called Teegeeach, was part of a confederation of 90 planets under the leadership of a tyrannical ruler named Xemu. Then, as now, [...] the chief problem was overpopulation. Xemu [...] decided to take radical measures to overcome the overpopulation problem. Beings were captured on Earth and on other planets and flown to at least 10 volcanoes on Earth. [...] H-bombs far more powerful than any in existence today were dropped on these volcanoes, destroying the people but freeing their spirits--called thetans-- which attached themselves to one another in clusters. After the nuclear explosions [...] the thetans were trapped in a compound of frozen alcohol and glycol and, during a 36-day period, Xemu "implanted" in them the seeds of aberrant behavior for generations to come. When people die, these clusters attach to other humans and keep perpetuating themselves.»
La scientologie et Hollywood
Plusieurs célébrités hollywoodiennes sont liées de près ou de loin à l'Église de scientologie. C'est après tout à Hollywood que la scientologie est devenue mainstream. Dès la fin des années 60, Hubbard a fondé le premier Celebrity Centre réservé aux scientologues de renom à Los Angeles; il voulait à tout prix attirer des vedettes pour ainsi gagner en notoriété.
Un des scientologues les plus en vogue à l'époque était Milton Katselas, enseignant au prestigieux Beverly Hills Playhouse, établissement qui a vu passer des étudiants tels que George Clooney, Gene Hackman et Michelle Pfeiffer. Katselas recrutait activement durant ses cours, renforçant ainsi les rangs de l'Église.
Aujourd'hui, John Travolta, Will Smith et Tom Cruise sont les figures de proue de la scientologie. Cruise a d'ailleurs été la risée du monde artistique lorsqu'une vidéo le montra décrire son amour de la scientologie de façon inintelligible. Cette vidéo fut évidemment parodiée jusqu'à l'usure.
Reste à voir ce qui attend Paul Haggis dans un Hollywood où la scientologie fait loi. Reste aussi à voir le projet du réalisateur Paul Thomas Anderson (Magnolia, There Will Be Blood), qui avait prévu faire un film librement inspiré de la vie de L. Ron Hubbard, mais dont le financement a été subitement retiré par Universal. Heureusement, Anderson semble avoir trouvé d'autres producteurs, et peut-être aurons-nous l'occasion de voir un jour la vie de Hubbard sur grand écran.
Lecture additionelle: en plus de l'excellent article du New Yorker, le St. Petersburg Times de Tampa Bay a publié en 2009 un dossier massif sur tout ce qui concerne la scientologie. Le Times avait remporté le Pulitzer en 1979 pour un autre exposé de la sorte sur la religion fondée par Hubbard.
Scientologue durant plus de 34 ans, Haggis a quitté l'Église après que celle-ci se soit positionnée contre la Proposition 8 pour le mariage gai en Californie (sa propre fille étant lesbienne). Haggis explique donc au New Yorker les politiques de l'Église, comme celle de la déconnexion, qui force les membres à se dissocier de tous ceux qui réfutent la scientologie, même les membres de leur propre famille. Cette politique a toutefois été niée par le porte-parole de l'Église, Tommy Davis. Paul Haggis parle aussi des sommes d'argent faramineuses qui sont demandées aux membres, des attaques physiques et psychologiques dirigées envers ceux qui défient les dirigeants de l'Église et du mauvais traitement réservé aux jeunes recrues. Le FBI mène d'ailleurs une enquête sur ces allégations.
Religion, ou science-fiction?
L'Église de scientologie a été fondée en 1954 par L. Ron Hubbard, auteur d'une centaine de pulps de science-fiction. Il a écrit Dianetics: The Modern Science of Mental Health en 1950, livre qui établit les fondements de la scientologie. Hubbard a par la suite écrit plusieurs autres textes, qui sont aujourd'hui étudiés et vénérés par les membres de l'Église, qui en garde jalousement le secret.
Une partie de ces textes sacrés a toutefois été révélée en Cour, lors d'un procès opposant un ex-scientologue à l'Église en 1985. Le Los Angeles Times a publié une partie de ces textes, que je vous reproduis ici:
«A major cause of mankind's problems began 75 million years ago, when the planet Earth, then called Teegeeach, was part of a confederation of 90 planets under the leadership of a tyrannical ruler named Xemu. Then, as now, [...] the chief problem was overpopulation. Xemu [...] decided to take radical measures to overcome the overpopulation problem. Beings were captured on Earth and on other planets and flown to at least 10 volcanoes on Earth. [...] H-bombs far more powerful than any in existence today were dropped on these volcanoes, destroying the people but freeing their spirits--called thetans-- which attached themselves to one another in clusters. After the nuclear explosions [...] the thetans were trapped in a compound of frozen alcohol and glycol and, during a 36-day period, Xemu "implanted" in them the seeds of aberrant behavior for generations to come. When people die, these clusters attach to other humans and keep perpetuating themselves.»
La scientologie et Hollywood
Plusieurs célébrités hollywoodiennes sont liées de près ou de loin à l'Église de scientologie. C'est après tout à Hollywood que la scientologie est devenue mainstream. Dès la fin des années 60, Hubbard a fondé le premier Celebrity Centre réservé aux scientologues de renom à Los Angeles; il voulait à tout prix attirer des vedettes pour ainsi gagner en notoriété.
Un des scientologues les plus en vogue à l'époque était Milton Katselas, enseignant au prestigieux Beverly Hills Playhouse, établissement qui a vu passer des étudiants tels que George Clooney, Gene Hackman et Michelle Pfeiffer. Katselas recrutait activement durant ses cours, renforçant ainsi les rangs de l'Église.
Aujourd'hui, John Travolta, Will Smith et Tom Cruise sont les figures de proue de la scientologie. Cruise a d'ailleurs été la risée du monde artistique lorsqu'une vidéo le montra décrire son amour de la scientologie de façon inintelligible. Cette vidéo fut évidemment parodiée jusqu'à l'usure.
Reste à voir ce qui attend Paul Haggis dans un Hollywood où la scientologie fait loi. Reste aussi à voir le projet du réalisateur Paul Thomas Anderson (Magnolia, There Will Be Blood), qui avait prévu faire un film librement inspiré de la vie de L. Ron Hubbard, mais dont le financement a été subitement retiré par Universal. Heureusement, Anderson semble avoir trouvé d'autres producteurs, et peut-être aurons-nous l'occasion de voir un jour la vie de Hubbard sur grand écran.
Lecture additionelle: en plus de l'excellent article du New Yorker, le St. Petersburg Times de Tampa Bay a publié en 2009 un dossier massif sur tout ce qui concerne la scientologie. Le Times avait remporté le Pulitzer en 1979 pour un autre exposé de la sorte sur la religion fondée par Hubbard.
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