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07 juin 2011

You’ll be a Mad Men, my Mad Son (Chapitre 3)

Commis par Max



Je suis née en 1988. C’est-à-dire que ma vie d’adolescent a été bercée par la série télévisée américaine Friends. Je dis bercé pour être poli, parce que je voudrais réellement dire "horrifié": j’ai regardé quelques épisodes et il s’agit à mon avis de l’émission la plus désagréable qui existe. Malgré ma réticence, on m’en parlait tant que je connaissais le nom des 6 personnages sans même pouvoir leur associer un visage. Chaque semaine, on me racontait les péripéties insipides et les mauvaises blagues ad nausefuckinum. Du coup, tout ce qui était sitcom me donnait de l’urticaire, et j’ai ignoré le genre jusqu’en 2008.

Et Larry David arriva.

Avec son crâne chauve et ses énormes lunettes et ses souliers blancs - tel un chevalier de l’humour - et, bien sûr, sa capacité à devenir rouge en deux secondes. Ces bras qui gesticulaient en criant "WELL GOOD FOR YOU", c’était le geste que j’attendais: la vengeance pour détruire Friends se préparait. Et Dieu sait qu’il les a détruit. Bien comme il le faut.

Ma première rencontre avec David, c’était dans Whatever Works de Woody Allen, et tout de suite, j’ai eu besoin d'en savoir plus sur lui. Et je suis tombé sur Curb Your Enthousiasm, série dans laquelle David se met lui-même en scène. Je suis tombé en amour, un amour qui s'est raffermi par la suite quand j'ai découvert le monument qu’est Seinfeld (série que David co-signe). Non vraiment, Larry David est à l’improvisation ce que Mozart est à la musique; Larry David manie le quiproquo comme Federer manie sa raquette.

C’est à dire vraiment bien, si tu ne connais pas le tennis.



Larry David ne s’exprime jamais dans la controverse socio-politique, dans la discussion politique ou ce genre de choses (contrairement à Mad Men ou The Wire). C’est tant mieux. La richesse? Larry David est super riche mais malgré cette immense fortune, tous ses projets tombent à l'eau. Alors, on l’oublie. Les noirs et les juifs? Des blagues sur leur stéréotypes, certes, mais ça s’arrête là. La relation entre les hommes et les femmes? Larry David est nul avec tout le monde, homme ou femme. Au final, l’incompétence de Larry, ses habitudes ridicules et son trouble d’attention déficitaire (le plus gros au monde) forment toute les situations hilarantes. En fin de compte, nos bêtises à nous, individu, c’est ce qui compte, non? Tout ne doit pas être politique. Rire, c’est déjà assez difficile, et Larry David le sait mieux que quiconque. Il joue son propre rôle. Il le fait avec brio.

Surtout mieux que les scénaristes de Friends.

FFS.


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