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30 juin 2011

Mon explosion est plus grosse que la tienne

Au moment où vous lisez ces lignes, Transformers : Dark of the Moon de Michael Bay a envahi le cinéplex près de chez vous. Envahi, car les deux premiers volets de la série Transformers ont récolté plus de 1,5 milliard de dollars de par le monde, et tout indique que les foules seront au rendez-vous pour le troisième opus.




Michael Bay, 47 ans, n’a que neuf films sous sa ceinture. Cela ne l’empêche tout de même pas d’être la figure de proue du blockbuster américain. Le phénomène du blockbuster date de l'époque de Jaws (1975), alors que le film du jeune Steven Spielberg avait engrangé des recettes de plus de 100 millions de dollars. Un nouveau genre était né: celui du film d'été à gros budget, avec des vedettes, des sensations fortes et des explosions. C'est avec cette formule que Michael Bay règne sur le box-office depuis près de 15 ans, pour le meilleur et pour le pire.

L'insoutenable exubérance de Michael Bay

Michael Bay est probablement l’antithèse de Terrence Malick, dont Max vous parlait hier. Issu du monde du vidéoclip et de la publicité, il a commencé son métier de réalisateur en transformant Will Smith en super-vedette du cinéma avec Bad Boys et en contribuant à la relance de la carrière de Nicolas Cage avec The Rock. Puis, la pièce de résistance arriva en 1998: Armageddon établit définitivement Michael Bay comme un réalisateur de premier plan à Hollywood grâce à des recettes de plus de 200 millions de dollars au box-office américain.




C'est toutefois après la sortie d'Armageddon que les critiques commencent à fuser à l'endroit du réalisateur. Minceur des scénarios, histoires décousues, personnages unidimensionnels, apologie de la violence, trop d'explosions, tout y passe. Entertainement Weekly va jusqu'à poser la question: « Is Michael Bay the Devil? » Le magazine se questionne sur l'image d'Hollywood véhiculée par les films du réalisateur, soit celle d'une usine à effets spéciaux.

Explosions, testostérone, violence, explosions, jolies filles, patriotisme et explosions (bis); voici comment on pourrait résumer un film de Michael Bay. Mais celui-ci affirme n'avoir jamais prétendu faire de l'art et balaie les critiques du revers de la main. Il cherche à divertir, et si votre divertissement comprend une bonne dose d'explosions (ou de Baysplosions, dans ce cas), vous serez bien servi. Et tant et aussi longtemps que Michael Bay réalisera des films, les critiques continueront de le pourfendre. Et les foules continueront de vouloir encore davantage d'explosions. C'est quand l'explosion du voisin sera plus grosse que la sienne que l'étoile de Michael Bay perdra de son lustre, mais pas avant. Hollywood a besoin d'un pyromane.

Terminons sur cette publicité de Verizon mettant en vedette Michael Bay lui-même; publicité qui donne assez bien la mesure du personnage.




Seconde lecture: Le magazine GQ trace un portrait de la carrière de Michael Bay à travers les dires de dizaines de ses collaborateurs, parmi eux Will Smith, Ben Affleck et Steven Spielberg. Le réalisateur lui-même contribue au texte avec des citations juteuses telles que "I'm, like, a real American" et "I don't change my style for anybody. Pussies do that."

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