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08 juin 2011

Friends that never leave

Commis par La Fille


Friends: série télévisée lancée en 1994 et terminée en 2004. Dix années de sitcom au bout desquelles les six acteurs vedettes étaient fin prêts à continuer vers des carrières d'acteurs moyennement bons, d'hasbeen ou même de cougars. Friends. C'est un combat à ne plus finir entre Max, Guillaume et moi-même (pendant que La Tache s'en fout et Maxouel est encore à se demander Friends-qui-quoi): la série donne de l'urticaire à Max; Guillaume et moi en gardons des souvenirs précieux.

Aujourd'hui, je remets tout en question. Est-ce que Friends était une grande série? Six ans après le dernier épisode, est-ce que Friends mérite tout le flafla qui l'a entourée? Les fans de Friends, ceux qui connaissent des épisodes par coeur (Rappelle-toi, quand Ross, dans "The one when..."), sont-ils des arriérés ne comprenant rien à la bonne télé? Mériterais-je le bûcher pour avoir proclamé haut et fort: Ben oui, Friends, c'est sympa, c'est drôle, ça fait du bien? Et surtout, pourquoi, mais pourquoi la série a-t-elle reçu un tel succès?

Ainsi, voici ma réponse à l'article de mon co-diagoneux:

Déjà, trions les poires des oranges. Friends et Mad Men (ainsi que les autres séries à "longs développements") n'appartiennent pas, selon moi, à la même catégorie de divertissement télévisé. C'est donc en la comparant à des séries de son calibre (20 minutes, rires enregistrés, décors récurrents, etc.) que je tenterai de comprendre le phénomène Friends. (À ne pas confondre avec Phénomène Raven, parce que ça, c'est vraiment pas bon...)

Friends, ça fonctionne, parce que

- Les décors sont tout de même diversifiés. Au moins 3 appartements, un chalet, beaucoup de restaurants, des maisons familiales, de multiples bureaux, la rue, des magasins, buandries, et j'en passe. Contrairement à Big Bang Theory ou How I Met Your Mother, qui surfent sur une nombre restreint d'espaces.

- De nombreuses guest stars. En dix ans, on a vu passer Bruce Willis, Julia Roberts, Robin William, Dany DeVito (mon préféré!), Alec Baldwin et beaucoup beaucoup d'autres. Souvent, plus que de simples cameos, ces acteurs tiennent un rôle-clé dans le déroulement de l'intrigue.

- Des thèmes variés: Homosexualité (quand même, en 1994), mariage, divorce, famille, voisinage, ville, paternité, maternité, jalousie, amitié (ben kin, oui, j'allais l'oublier). Bon, c'est vrai, ça, toutes les séries le font. Mais Friends a développé ces thèmes dans une quotidienneté. Les personnages sont restés les mêmes - assez constants dans le jeu - pendant dix ans. Dix ans. Qu'on le veuille ou pas, ces années accumulées donnent une "profondeur" aux thèmes abordés. Pour le dire vulgairement: on s'attache. Quand Joey a l'kick sur Rachel, ben, on comprend ce qu'il vit. On connait Rachel et Joey depuis 8 ans, rendu à cet épisode. Faut dire ce qui est: c'est attachant, ces petites bêtes-là.

- De l'autodérision en masse: dans Friends, on rit des soaps américains, des mamelons de Jennifer Aniston, des caprices de star, des New Yorkais, etc.

- Un humour à tous les niveaux: gras, vulgaire, fin (oui, fin, quoi que Max en dise), malaisé, complice.

Pour faire court, je crois que ce que je tente de démontrer, c'est que selon moi, le succès de Friends tient à sa récurrence, sa longévité et sa constance. Ces six personnages (et les figurants les entourant fidèlement pendant toutes ses années - qui ne se souvient pas du pathétique Gunter?) sont entrés dans le quotidien du commun des spectateurs.

Pour les sceptiques, je vous conseille une deuxième écoute, façon La Fille. Voyez-vous, je n'avais rien entendu de Friends avant 2009. J'avais bien vu 1 ou 2 épisodes à la télévision et, comme Max, je n'avais pas accroché. J'avais presque trouvé ça agressant, tous ces rires encanés. Tant qu'à suivre de façon erratique une sitcom, je préfèrais écouter That 70's show, où j'étais certaine de rire bien fort devant la connerie attachante des personnages.

En 2009, je me suis retrouvée dans un appartement où se trouvaient les coffrets des 10 saisons de Friends. Et ce fut le début de la fin.

Trouvez-vous des amis qui possèdent ces coffrets, empruntez-les un à un, écoutez-les à temps perdu (en mangeant, en vous épilant, en rapiéçant vos chaussettes, en coupant les légumes, en souhaitant mourir parce que vous avez la gueule de bois de la décennie). Vous verrez. Vous serez pris au jeu, vous aussi. Ça a été fait pour ça.


(Bémol: Haine envers Friends parce qu'il est impossible d'intégrer leur vidéo. À vous de cliquer sur les hyperliens, si vous désirez voir les extraits. Sinon, tout baigne.)

6 commentaires:

Marin a dit…

Mhh Friends a inspiré les nouveaux sitcoms, mais ne faudrait-il pas les comparer à ses contemporains tels Seinfeld et Will and Grace?

La Fille a dit…

Il faudrait, dans une réelle étude comparative (qui serait d'ailleurs passionnante), mais malgré la référence à Big Bang et How I, la comparaison n'était pas prévue être poussée plus loin. La note référait surtout à l'article de Max qui mettait Friends et Mad Men dans le même chapeau, ce à quoi je m'objecte.

Mais maintenant, nous attendons une étude comparative de ta part. Fais-la parvenir à nos bureaux ;)

La Tache a dit…

Nos bureaux sont situés au

15 rue du Stationnement du Walmart, boîte en carton #4 (sous le panier)
St-Bruno, Québec
J4B 3F2

Clarence L'inspecteur a dit…

J'ai fait la même chose que toi: Friends saisons 1 à 10 en rafale l'année dernière. Je suis content que tu écrives cet article parce que je trouvais que Max avait pas rapport avec sa comparaison avec Curb Your Enthusiasm. Le problème avec ce genre de commentaires c'est que ça donne l'impression que dans la vie tout doit être exclusif, qu'il est IMPOSSIBLE d'aimer Friends ET Seinfeld, John Lennon ET Paul McCartney, les Beatles ET les Rolling Stones, etc. Je trouve ça de plus en plus ridicule, ces espèces d'opinions tranchées qui voient des génies d'un côté et des tarés de l'autre. Je me rends compte qu'il y a des choses différentes qui sont bonnes et agréables pour des raisons différentes. Moi j'ai eu bcp de plaisir à regarder la série au complet comme ça en quelques mois, j'ai bcp ri. J'en demande pas plus, c'était fait pour ça.

La Fille a dit…

Tout à fait d'accord. Nous sommes plus complexes que ça, nous, êtres humains.

J'affirme haut et fort que je suis au deux: Friends ET Seinfeld. John Et Paul. Backstreet Boys ET Nsync.

Daphné D. a dit…

Beethoven ET Mozart. Suis-je en train de comparer mon amour pour Friends à celui de Beethoven? Je pense que oui!