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08 août 2011

Ces films qui nous terrifiaient

Commis par La Fille


Rappelez-vous combien, petits, nous étions déchirés entre la terreur et la curiosité lorsque s'offrait à nous la possibilité de regarder un film qui nous avait été interdit parce que trop effrayant, dégueulasse, traumatisant; bref un film du type cen'estpasdetonâge. Il suffisait que les parents de notre meilleur ami soient plus laxistes cinématographiquement parlant ou alors que la gardienne s'endorme devant la télé pour que, soudain, un monde d'interdits s'ouvre à nous.

Et alors, que faisions-nous? Nous regardions-le film, derrière notre oreiller (ou derrière les sièges passagers, si nous avions la malchance de nous trouver au cinéparc), jetant un coup d'oeil ici et là, lorsque la musique d'ambiance laissait savoir que le danger était écarté.

Ou alors, si nous étions en pyjama dans le sous-sol effrayant du voisin, nous n'avions pas le choix: il fallait ouvrir grand les yeux et être brave. Notre honneur était en jeu.

Hier, pour la première fois, j'ai écouté The Silence of the Lambs. Toute mon enfance (et mon adolescence, finalement!) j'ai fui ce film. J'en avais si peur que pour rien au monde je ne l'aurais écouté. J'étais convaincue que si je voyais ce film, je mourrais. Le plus absurde, dans tout ça, c'est que, pendant longtemps, je ne savais même pas de quoi traitait le film. J'avais simplement entendu dire que c'était effrayant, très effrayant. Le discours ambiant avait suffi à me traumatiser.

Vous vous rendez compte de la force qu'il a, le discours? Exit les grands discours endoctrinants, les sermons de prêtres, la publicité, les pick-up lines, les textes pamphlétaires: le langage qui a le plus agi sur moi, dans toute ma vie, ces celui dont usaient mes amis, dans la cours d'école, avec leur résumé terrifiant du film.

Durant mon visionnement du film, je suis passée par une batterie d'émotion: de l'amusement devant la gueule toute jeune de Foster, de la tendresse - troublante - pour Hopkins, du stress - c'est quand même un thriller, non mais! -, mais jamais de la peur - et pourtant je suis une poule mouillée cinématographique. Alors, en fermant la télé, je me suis sentie un peu stupide: toute cette terreur pour ça?

Or, j'ai été vite rassurée: je ne devais pas être la seule. N'est-ce pas le propre de l'enfance, d'avoir peur mais de vouloir tester les limites de ses peurs?

Alors je vous ai demandé quelles étaient les vôtres. Vous avez répondu plus que je l'espérais. Sans doute parce que, tous, nous traînons toujours notre vieille peur et que l'on redoute quand même un peu, au fond, de la voir se pointer au milieu de la nuit: un extraterrestre, une araignée, un masque de gardien de but, une poupée pas trop mignonne...

Voici donc mon classement personnel, fait avec toutes vos merveilleuses suggestions. Allez, on s'écoute un petit film, ce week-end, question de combattre nos traumatismes enfantins?

Les plus "À-t-on idée un film pour enfants aussi effrayant!!??"

4- Oliver Twist (mention particulière à la version musicale de 1968)
3- Hocus Pocus (Kenny Ortega, 1993)
2- E.T (Steven Spielberg, 1982)
1- The Nightmare before Christmas (Henry Selick, 1993)


Les "Moi j'en ai encore peur... je ne regarde pas ça"

5-Evil Dead (Sam Raimi, 1981)
4- It (Tommy Lee Wallace, 1990)
3- The Children of the Corn (Fritz Kiersch, 1984)
2- Misery (Rob Reiner, 1990)
1- Poltergeist (Tobe Hooper, 1982)

Les "Les grosses bébêttes, ça fait peur"

5- Le pacte des loups (Christophe Gans, 2001)
4- Planet of the Apes (Franklin J. Schaffner, 1968)
3- The Birds (Alfred Hitchcock, 1963)
2- Beetlejuice (Tim Burton , 1988)
1- Jurassic Park (Steven Spielberg, 1993)

Les plus populaires:

4-Aliens (Cameron, 1986) / Jaws (Spielberg, 1975) / The Silence of the Lambs (Demme, 1991)
3- The Exorcist (William Friedkin, 1973)
2-Chucky (Tom Holland, 1988)
1- Gremlins (Joe Dante, 1984)


Le plus "What de fuck"

1- Le lion des films MGM

Les "j'arrive pas à les classer"

The Phantom of the Paradise (Brian de Palma, 1974)
The Witches (Nicolas Roeg, 1990)
The Mask (Chuck Russel, 1994)

06 juillet 2011

Des petites filles et de la pop

Commis par La Fille




Deux prémisses, avant d’amorcer cet article :

  1. Je ne suis pas puritaine. J’ai l’esprit ouvert. Il m’en faut relativement beaucoup pour être outrée.
  2. Je suis une consommatrice de pop, dans toutes les sphères, mais particulièrement dans celle de la musique.

Maintenant, je le confesse : samedi passé, j’étais au concert de Katy Perry. J’ai adoré sa lubricité, sa pop légère qui va droit au but (« I wanna see your peacock, cock, cock. Come on baby let me see what you’ve got underneath»). Et quelle ne fut pas ma surprise de voir devant moi une petite fille qui ne faisait pas plus que huit ans, sagement accompagnée de sa mère (qui avait l’air de se demander comment elle avait atterri là). Et elle n’était pas l’exception confirmant la règle. Non. Si les fillettes étaient loin d’être majoritaires, elles composaient tout de même environ un tiers de l’assemblée.

Voici donc le cœur de mon propos : Je ne comprends pas que des fillettes de huit ans se retrouvent aux concerts de divas de la pop comme Britney Spears, Lady Gaga, Katy Perry, Keisha, Rihanna et les autres.

Comprenez-moi bien. Je conçois que lesdites fillettes connaissent par cœur leurs chansons ou qu’elles puissent reproduire les chorégraphies de leurs vidéoclips au mouvement près. J’ai été petite, moi aussi. Je savais plus que quiconque déjouer l’attention parentale pour écouter ou visionner les fruits défendus en cachette. Là n’est pas l’idée.

C’est vraiment l’espace concert qui m’intéresse aujourd’hui. Car pour qu’une fille d’environ huit ans (afin d’avoir un groupe échantillon clair, disons que je me sens concernée par la tranche d’âge de huit à treize ans; à quatorze ans, je trouve déjà plus digeste) se retrouve dans un amphithéâtre accompagnée de sa mère à regarder les mouvements suggestifs et pas du tout subtils d’une diva quelconque, il n’y a que deux explications possibles :

  1. L’enfant a demandé à sa mère d’aller voir le concert. Vu son bas âge et l’heure tardive du concert, la mère a accepté, à condition d’y aller avec elle. Fin de l’histoire, la mère ne prend pas la peine de s’informer davantage sur la chanteuse tant convoitée par son enfant. D’où son air effarée lorsque, le soir du concert, miss pop se met à mimer une fellation à son danseur.
  2. Même scénario, par contre, cette fois, la mère emprunte quelques CD à sa fille. Durant cette première écoute, les paroles ne l’offusquent pas, elle trouve que ça groove, elle se félicite d’avoir planifié cette sortie mère-fille. Elle se trouve moins géniale le soir du concert lorsque la chanteuse entame son spectacle par les paroles « You make me feel like I’m loosing my virginity » accompagnées du mouvement de bassin que vous imaginez.

Dans un cas comme dans l’autre, je suis ébahie par le manque de jugement des parents. Dans la situation 1, la mère n’est même pas foutue de s’intéresser (voire s’inquiéter) de ce qui occupe son enfant; et dans la situation 2, la mère est un être humain sans jugement.

Vous trouvez que j’y vais fort? Pas moi. Le secret avec la pop, c’est comme partout dans la vie : il faut savoir doser.

Je ne dis pas de tout interdire à vos enfants. Au contraire. Ils en comprennent souvent plus qu’on croit sur le sexe et les relations humaines. Moi la première, je faisais faire des choses pas très catho à mes Barbies. Néanmoins, ces Barbies étaient presque toujours des princesses. C’est la beauté de l’enfance. Un monde de fantaisies enfantines mêlé à un monde de fantaisies adultes, assimilées par une contamination inévitable via la télé, Internet, etc.

Mais comme parent, nous avons tout même notre mot à dire. Quand j’étais petite, c'était les Spice Girls. Même si elles n’étaient pas blanches comme neige, les paroles de « 2 become 1 » me paraissent malgré tout plus délicates (oserais-je dire éducatives?) que celles de « Peacock ». Cela dit, je n'allais pas les voir, moi, les Spice Girls (les Backstreet Boys non plus, tant qu'à y être).

Et même parfois, enfant, on ne comprend tout simplement pas les paroles. On les chante phonétiquement, l’anglais nous est étranger.

Or, il me semble que les déshabillés outrageux de Rihanna, la (très) fausse ingénuité de Perry, la pure trasheté de Spears – et ai-je réellement besoin de décrire Gaga? – viennent briser la dernière petite barrière d’innocence chez ces filles. En d’autres mots, le live détruit leur premier degré et les projette sans aucune délicatesse dans le second.

Nous, petites filles, pouvons écouter en cachette de la musique interdite, nous pouvons lire des romans un peu osés ayant passé outre le radar parental à la bibliothèque municipale, nous pouvons regarder Much Music et Musique Plus le soir, au retour de l’école, durant ces heures tampons où maman n’est pas encore rentrée du boulot. Nous pouvons même nous créer un compte Facebook sans que nos parents – souvent dépassés par le médium – n’en sachent quelque chose.

Mais il serait bien que nous n’arrivions pas systématiquement à obtenir ces billets (d’ailleurs ridiculement chers!) pour le concert de Katy Perry.

Que les parents se rappellent qu’il est encore possible de dire non. De dire « ce n’est pas ton âge ». Peu importe la crise de pleurs qui s’ensuivra.

Ça leur évitera des moments de malaise lorsque, par exemple, la chanteuse mimera de faire l’amour avec un de ses danseurs dans un lit à baldaquin placé sur la scène durant cette balade amoureuse qui leur semblait bien correcte sur le cd.

Je vous laisse évaluer seuls la teneur sexuelle de la pop Katy Perrienne:


*Veuillez noter que Katy Perry sert d'exemple, mais qu'une flopée de starlette aurait pu prendre sa place.