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05 janvier 2011

Valentin : le minet de la colère


Grosse année pour Pascal Girard qui, en plus de son excellent Jimmy et le Bigfoot, sort un deuxième album chez la pastèque, scénarisé par nul autre que le rockeur aux belles oreilles Yves P. Pelletier. Après le baiser du barbu, voici le câlin du minou.


Fanny, une jeune graphiste-tête-en-l’air dans la trentaine, trouve un chat tout mignon qui fait prrr prrr. La propriétaire dudit chat (qui – surprise! – est l’amie de Fanny) s’envole rejoindre son chum de l’autre côté de la Terre pendant au moins un an. Que faire de l’adorable Valentin? Fanny s’en occupera! Or, drame : Fabien, le chum-qui-a-une-vraie-job de Fanny, est gravement allergique aux chats.


La cohabitation est impossible. C'est la guerre.


L'équation, déjà connue, se confirme. Histoire de chat = comédie romantique.

Valentin a déjà eu son lot de bravos. Coup de cœur Renaud Bray, critique enthousiaste, couverture à Christiane Charrette (Pas mal pour une BD. Oui je sais c’est Yves Pelletier donc ça compte pas.) Fidèle à ma déplorable habitude, je vais jouer l’avocat du diable.

Il faut reconnaître que l’adaptation du scénario en bande dessinée est assez habile. La double page est bien structurée et le «jeu» des personnages incarne très justement les dialogues. Néanmoins, ces derniers restent trop chargés. J’aurais souhaité plus de scènes muettes, plus de freestyle de la part de Pascal Girard, qui accomplit d’ailleurs un travail remarquable. Le naturel des personnages (notons la minutie des visages) et la mise en couleur délicate permettent au récit de Pelletier de prendre vie. De ce point de vue, Valentin est une réussite.

Mais le problème, justement, c’est le récit. Aucun doute que les dialogues soient bien tournés. Que les personnages soient attachants. La comédie romantique est si bien huilée que la fin (carrément navrante, disons-le) surgit sans prévenir. La tessiture émotive reste étroite : peine, joie, jalousie, colère. Le tout nageant dans une conception du couple parfaitement prévisible.


Bref, si Valentin avait été un film, je lui aurais donné un indifférent 3 étoiles sur 5 et l’aurais oublié la semaine suivante. Mais, heureusement, Valentin se feuillette à loisir et reste un très beau bouquin, dont la valeur sûre et durable réside dans le dessin.


Pages citées, dans l'ordre : couverture, 11, 38, 124

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