Dans la vie, j'ai des muses. Heureusement. Quand je suis à court de chroniques, j'ai toujours dans la manche un Simon Laperrière pour me parler de S Club 7 ou un Ronald McDonald pour me outrer.
Et cette semaine, encore, je dois mon inspiration à autrui. Ce qui est paradoxal, avec le recyclage des idées des autres, c'est que souvent, on en oublie le pourquoi et le comment. À peine se rappelle-t-on in extremis de rendre hommage à ceux qui ont innocemment apporté l'eau au moulin de nos idées. Alors avant d'aller plus loin, je fais amende honorable: cette chronique est née d'une des multiples (et délicieuses!) conversations que nous avons, entre collègues. Je les remercie donc, mes muses: Alice, Bronja, Isabelle, Joëlle, Kim.
Alors voilà. L'autre jour, nous discutions hipster-isme. (Cette photo de la petite sirène - Arielle pour les puristes - n'a aucun rapport avec mon article. Elle était simplement trop parfaite pour être élidée.)
Et Kim a eu une épiphanie:
ÉTAIT
HISPTER.
Si si. En voici la preuve, en trois temps:
La photo ayant permis cette démonstration d'une rigueur scientifique est tirée de la couverture du Courrier International du 9 décembre dernier. Je passe volontairement sous silence le fait que le joli poilu placé en une par le magasine ne représente tout compte fait qu'une restreinte branche d'hipster (ou "de hipster"? Élider ou ne pas élider?) : les green hipster, le hipster grano. Enfin. Un hipster reste un hipster, grano ou pas.
Dans le numéro - qui n'est d'ailleurs pas si intéressant -, on se demande si "nous sommes en train d'assister à la naissance d'une nouvelle classe avec un caractère social, économique et idéologique propre". [1] Perso, c'est une question qui m'intéresse bien peu. Ce qui me fascine avec le phénomène hipster (ou néo-hipster!), c'est qu'il semble échapper à toute définition: tout le monde sait ce que c'est, un hipster, mais personne n'en donne la même définition. Les origines du mouvement se démultiplient (on m'a même assuré qu'il était né à Montréal. Allez savoir).
Et surtout, le terme hipster n'est jamais utilisé comme compliment ou éloge: il s'agit presque toujours d'une insulte.
- "So... this is a hipster party?" I ask the girl sitting next to me. She's wearing big dangling earrings, an American Apparel V-neck tee, non-prescription eyeglasses and an inappropriately warm wool coat.- "Yeah, just look around you, 99 percent of the people here are total hipsters!"- "Are you a hipster?"- "Fuck no," she says, laughing back the last of her glass before she hops off to the dance floor. [2]
Or, j'ai malgré tout des réserves quant à ma théorie. Certes, Ti-Mé se fout de ce que les gens pensent de lui et possède un look vestimentaire adéquat, deux caractéristiques essentielles à l'acquisition de la dénomination d'hipster (allez, hop! j'élide!). Mais outre cela, peut-être n'est-il pas le vrai hipster de La Petite Vie. N'allons pas trop vite.
Qui, alors?
Rodrigue?
Il est easy-going (ok, paresseux).
Il est un maniaque de linge.
Hipsters in their present undead incarnation are essentially people who think of themselves as being cooler than America. [3]
Il s'aime.
Il ne pense qu'à lui.
Et.
Il joue au bowling.
Ce n'est pas suffisant. Ni pour l'un, ni pour l'autre. Et ce, malgré l'avantage indéniable de Rénald sur Rod (le bowling, bien sûr).
Dès lors, Pôpa serait-il le seul digne d'être appelé hipster? Je l'affirme haut et fort: OUI.
Mais je vous le demande: Pôpa aurait-il embrassé ses appartenance hipster?
(Non, mais regardez moi ce veston!) Probablement pas.
It is rare, if not impossible, to find an individual who will proclaim themself a proud hipster. It's an odd dance of self-identity – adamantly denying your existence while wearing clearly defined symbols that proclaims it. [4]
Cela fait-il de lui un moindre hipster? Non. Et même au contraire! Car il semblerait que plus fort on nie être hipster, plus on tombe du côté noir de la force....
La semaine prochaine: Ding et Dong étaient hipster, ou comment la peau de vache est le prédécesseur de l'imprimé léopard.
2 commentaires:
La raison pour laquelle personne ne s'auto-proclame hipster c'est que ça a une conotation fake. Les hipsters aiment se vanter qu'ils aiment la musique underground, portent du linge laid et ont une attitude de merde parcequ'ils aiment ca et non pour etre cool. Eux sont spéciaux, pas comme les autres qui sont comme ca juste pour etre hip.
My 2cents
Fan, live dans mon bain.
Mais la question est : COMMENT LES DÉPARTAGER!!??
Enregistrer un commentaire