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16 juillet 2011

Arrested Development: subtilité et grossièreté

COMMIS PAR LA TACHE


Je viens de terminer l'écoute de la série Arrested Development et je dois admettre qu'elle trône maintenant au sommet de mon palmarès télé. Ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté une série si drôle et intelligente, dont les 21 minutes sont tellement remplies de gags, de blagues et de références qu'une deuxième, voire une troisième écoute seront nécessaires.








Arrested Development, c'est l'histoire d'une riche famille qui oeuvre dans l'immobilier, les Bluth, dont le patriarche est arrêté pour fraude et bien d'autres choses. Les Bluth ne sont pas attachants. Ils sont dysfonctionnels, méprisables, manipulateurs ou simplement complètement idiots. Le père est mégalomane, la mère est alcoolique, le frère ainé est un magicien raté, la soeur une adulte gâtée, son mari un homosexuel refoulé et pathétique, et les enfants, qui sont cousins, ont le béguin l'un pour l'autre.




Reste Michael Bluth, le fils prodigue qui a pour tâche de sauver sa famille d'elle-même. Assez parlé de l'histoire, cependant, vous la découvrirez vous-même.




La beauté d'Arrested Development, c'est son écriture, la narration. À la manière d'un mockumentaire, on emploie des prolepses à profusion, on montre des photos, on coupe pour expliquer quelque chose; les jeux de mots abondent, les situations malaisées aussi, l'humour est souvent pince-sans-rire, un peu noir. Parfois, on tombe aussi dans le grotesque, dans le pipi caca, dans le mauvais goût. Par exemple, Tobias, alors qu'il se peint en bleu, annonce fièrement "I just blue myself" (je viens de me sucer). Avec Gob, le frère magicien, qui compose une chanson avec sa marionnette gangster "It ain't easy being white", on tombe parfois dans le racisme, dans le tabou. Autre tabou, l'inceste du frère Buster avec sa mère: Buster qui trouve qu'une femme devient plus belle lorsqu'elle lui fait penser à sa mère.




Le plaisir d'Arrested Development, c'est que ce n'est pas une série facile. Pas de rire en cannes pour dire quand rire. Des intrigues complexes, parfois compliquées, des blagues récurrentes, des références geek, obscures, intellos. Une narration non-linéaire et aucun gros nom vraiment connu pour l'époque. Les sujets sont délicats: inceste, guerre en Irak, religion, la décadence des cols blancs; mais tout y passe. Même Fox en prend pour son argent lorsqu'il décide d'annuler l'émission, puisque les scripteurs tentent alors de lancer des perches aux autres gros canaux en pleine émission: "The "Home Builder's Organisation won't want us. - Oh, no, HBO won't want us. - Then I guess it's Showtime! - Yes, we'll have to make a show! (faisant bien sûr référence aux deux possibles sauveurs pour l'émission, Showtime et HBO).



(Avez-vous remarqué la référence à un personnage de dessin animé?)


Non, vraiment, Arrested Development est mon coup de coeur comique pour les années 2000. Des séries comme ça, j'en prendrais tout plein. Un petit article, c'est court, pour donner la piqûre, mais je vous supplie: courez vous chercher la série, ou abonnez-vous à Netflix pour l'avoir gratuitement pour 7.99 par mois. (ça et tout plein d'autres séries)




(Ça paraît que Tobias est un de mes personnage préféré?)

3 commentaires:

Marin Gouin a dit…

Meilleur gag : la danse du poulet et ses déclinaisons.

Pour le potin : Portia de Rossi, Lyndsay, est la copine d'Ellen Degeneres.

Anonyme a dit…

"l'avoir gratuitement pour 7.99 par mois" :P

La Tache a dit…

@Val-1815: Mon enthousiasme fut peut-être un peu trop grand. C'est le vieux système capitaliste qui a finalement eu ma peau! *poing levé vers le ciel*

@Marin Gouin: Je sais! Cette femme est très jolie, très cool et apparaît dans une chanson d'Eminem.