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25 mai 2011

You’ll be a Mad Man, my Mad Son (Chapitre 2)

Commis par Maax


You’ll be a Mad Man, my Mad Son sera divisé en 4 chapitre et portera sur l’avenir de la série américaine : The Wire, Mad Men, Curb Your Enthusiasm et la Web Série/Youtube.


Pour le premier chapitre sur les séries américaine: The Wire

Avec un pote, on regardait la liste du fameux “ Stuff White People Like ” et la première chose que j'ai cherchée, c’est Mad Men. Vraiment, dans mon entourage, je ne connais personne qui n’aime pas Mad Men (et mon entourage est pas mal blanc). Une telle unanimité est compréhensible : Mad Men est une grande série, faite par des blancs et pour des blancs.



Si The Wire est une photo d’une Amérique actuelle et sans repères, Mad Men est un polaroid d’une Amérique qui commence à se comprendre, celle du début des années 60. Comme dans The Wire, ce qui m’impressionne dans les aventures de Mad Men, c’est le vaste choix de sujets : publicité, famille, misogynie, politique, ségrégation, corporatisme, alcool/drogues, homosexualité, psychologie, religion, et, chaque fois, c’est exploré avec finesse et justesse. Je le répète, il n’y a que le médium de la série qui peut construire une telle épopée. Mad Men tourne autour du personnage de Don Draper. Ce dernier est probablement le plus gros symbole américain qui nous ait été donné depuis plusieurs décennies, et l’ubiquité culturelle de la série ne fait qu’amplifier son importance. Don Draper est l’Amérique. Il incarne le rêve américain dans tout ce qu’il a de plus de complexe. La rupture morbide avec le passé que Draper opère représente le fantasme américain s’il en est un. Aux États-Unis, l’égalité des chances donne avantage à l’imagination et à l'esprit d'entreprise; au détriment, peut-être, de la famille et de l’éducation. Lane Pryce, l’expatrié britannique de la série, expliquera ainsi son amour de New-York: "Cela fait 10 mois que je vis ici et personne ne m’a demandé de quelle école je viens".



Don Draper n’est pas une exception : Peggy Olson, malgré qu'elle provienne d'une famille modeste - et qu'elle soit une femme -, finit par obtenir un poste important. Le rêve américain est violent, les trois personnage mentionnés sont obligés de rompre avec leur famille et leurs origines, pour accéder à un meilleur statut social. Les désarrois de la haute classe sont visibles chez les personnages, notamment chez Pete Campbell, une véritable boule de nerfs coincée dans la chemise de la haute noblesse New-Yorkaise. Vincent Kartheiser, qui joue le rôle de Campbell, offre à mon avis la meilleure perfomance d’acteur de la série. Kartheiser a compris que son personnage était un véritable miroir de Don Draper : Campbell est aussi un pur produit de l’Amérique et de la compétition malsaine, du libéralisme à l’outrance et des valeurs masculines, sauf qu’au lieu de passer de la campagne de l’Illinois vers un gratte ciel de New-York (comme Don Draper), Pete Campbell est incapable de rompre avec sa famille et son statut.




The Wire était l’autopsie des années Bush et, au risque de causer une controverse, je crois qu'Obama n’a pas réussi à créer la rupture à laquelle on s'attendait : Wall Street est toujours au pouvoir (voir mon article sur Inside Job) et le tissu social américain continue à s’aliéner dans un monde publicitaire et individualiste, et je ne doute pas que Mad Men sera éventuellement vu comme la série phare des années Obama.

1 commentaire:

Clarence L'inspecteur a dit…

Très belle analyse des enjeux de la série, d'après-moi. On en aurait pris plus, par contre. Pis on a hâte à la prochaine saison.